Les sentiers de Recouvrance, un roman des temps qui viennent (peut-être)

On a connu ici Émilie Querbalec avec Quitter les monts d’Automne (Albin Michel, 2020), de la science-fiction plutôt intimiste qui a obtenu le prix Rosny aîné en 2021. Après Les chants de Nüying (Albin Michel, 2021), elle revient avec Les sentiers de recouvrance.

Grandir pendant le Réchauffement climatique

Bienvenue en Europe en 2035. Les températures montent, les grands feux se succèdent. Et deux adolescents se cherchent. D’un côté Ayden, fasciné par le feu et le jeu avec les limites, au point de se brûler, loin d’un père dont il se méfie. De l’autre, Anastasia, une jeune fille qui a grandi dans une Espagne dont le climat change à toute vitesse, perdant son père dans la mort puis sa mère dans la dépression :

« Anastasia était déjà morte une première fois à l’âge de sept ans, et depuis elle croyait dans l’existence des anges. »

Tous deux se sont réfugiés dans leurs univers, tous deux se persuadent d’une autre réalité (et si c’était vrai ?). Sans se connaître, ils quittent le domicile parental et partent vers le nord. Tous deux font des rencontres étonnantes, à mi-chemin entre la vie et le cauchemar. Tous deux vont vers l’île de Recouvrance où ils vont se reconstruire. Après qu’Anastasia ait sauvé la vie d’Ayden.

Un roman d’initiation

Pour écrire Les sentiers de Recouvrance, Émilie Querbalec s’est inspiré d’auteurs comme Ursula Le Guin et sur les scénarii bâtis par l’association négaWatt pour imaginer concrètement la transition vers une société décarbonée. Le résultat est intéressant à cause du ton, à la fois lourd et élégiaque. Nul catastrophisme ici, juste un monde qui s’adapte tout comme ces jeunes qui veulent, au fond, juste vivre leur vie. Aimer aussi. Et pourquoi pas ? Un bon roman donc qu’on ne peut que recommander.

Sylvain Bonnet

Émilie Querbalec, Les Sentiers de recouvrance, illustration de couverture d’Aurélien Police, Albin Michel Imaginaire, janvier 2024, 240 pages, 17,90 euros

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