Le magicien quantique, le space opera vit toujours

Une collection qui prend des risques, un nouvel auteur  

Depuis le lancement de la collection « Imaginaire » chez Albin Michel, on a pu découvrir de nouvelles signatures comme Sue Burke ou Peng Sheperd (on ne répétera jamais assez que Le livre de M est un très bon roman post-apocalyptique). Le Magicien quantique est le premier roman d’un nouvel auteur, le canadien Derek Künsken, dont a on a pu lire ici et là quelques nouvelles. Il s’agit d’un space opera plutôt complexe et original, comme on va le voir.  

Impair, pair et gagne   ?

Belisarius se figea. Les victimes de ses escroqueries étaient trop peu nombreuses pour justifier son assassinat, même si elles commençaient à compter dans leurs rangs des criminels assez importants. Et sans parler de l’éliminer, il devait bien y avoir deux ou trois personnes prêtes à payer pour le faire passer à tabac. 

Belisarius Arjona est un escroc. Il est aussi un homo quantus, un humain génétiquement modifié capable de voir les ondes quantiques. Une certaine Iékanjika le contacte, au nom de l’union subsaharienne. La mission ? Faire passer leur flotte de guerre par un trou de ver contrôlé par une puissance ennemie. Pour cela, il faut amadouer les fantoches, d’autres humains génétiquement modifiés conçus pour adorer le clan des Numen, qui gardent ce trou de ver. Belisarius embauche son ancien mentor, Gander, et le fait génétiquement modifier pour devenir un Numen pour tromper les fantoches. Il embauche aussi son ancienne petite amie, Cassandra, une homo quantus comme lui, pour l’assister pour gérer le trou de ver. Et puis il y a tous les autres, membres d’une arnaque tellement énorme et qui peut rapporter très très gros. Arjona peut-il réussir ?  

Un roman efficace et touffu 

On me souffle que Le Magicien quantique relève du « Nouveau Space Opera ». Soit, cela me donne une occasion de réfléchir à une typologie ancien/nouveau Space Opera et j’adore ça. En attendant, Le magicien quantique est un roman distrayant, bien mené (même si on comprend rien à la théorie de la mécanique quantique), doté de personnages vivants qui retiennent l’attention du lecteur. Cela n’empêche pas certaines longueurs. Un bon moment en tout cas. On me souffle (encore !) qu’une suite paraîtra en France prochainement.    

Sylvain Bonnet  

Derek Künsken, Le Magicien quantique, traduit de l’anglais par Gilles Goullet, couverture de Manchu, Albin Michel, « imaginaire », février 2020, 496 pages, 22,90 eur

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