Simulacres martiens d’Eric Brown, la planète rouge telle que nous la rêvions

Un routier solide du genre science-fiction  

Ancien du magazine Interzone, Eric Brown s’est bâti une certaine réputation parmi les amateurs du genre grâce à plus d’une centaine de nouvelles publiées et une bonne vingtaine de romans, ancrés dans le genre et plutôt bien troussés. En France, on a lu de lui récemment Les ferrailleurs du cosmos, paru aux éditions du Bélial en 2018, un space opera plutôt nostalgique. Simulacres martiens nous emmène sur la planète rouge telle qu’elle était dans notre imaginaire… en 1907 !  

Holmes s’avança pour serrer un des tentacules de la créature. Il s’inclina, murmurant un salut dans la langue gargouillante du visiteur, puis continua en anglais : « Gruvlax-Xenxa-Schmee, je suis ravi de vous recevoir au 221B. Vous connaissez certainement mon excellent ami le docteur Watson. »

Enquête martienne pour détective terrien  

La Terre n’est désormais plus qu’un protectorat martien. Sherlock Holmes, qui a aidé des martiens dans une précédente enquête, se voit proposer de venir sur la planète rouge pour enquêter sur la mort d’un de leurs meilleurs philosophes. Lui et Watson acceptent et s’embarquent sur un vaisseau martien en compagnie de l’impétueux professeur Challenger. Arrivés sur Mars, Holmes s’aperçoit vite que, comme il pensait, ce n’était qu’un prétexte. Il découvre que les martiens veulent remplacer les humains les plus célèbres par des robots afin de parfaire leur domination sur Terre, comme le leur apprend la très charmante Freya Hadfield-Bell. Pourront-ils faire échouer cette entreprise ?  

Un hommage au passé  

Voici une belle fantasmagorie uchronique sur laquelle plane l’ombre d’ H.G. Wells et d’Arthur Conan Doyle. Le pastiche est savoureux et plaisant, la description de la planète rouge évoque aussi fugitivement Leigh Brackett. Savoureux et nostalgique : Simulacres martiens d’Eric Brown délasse parfaitement.    

Sylvain Bonnet  

Eric Brown, Simulacres martiens, traduit de l’anglais par Michel Pagel, illustration de couverture d’Aurélien Police, Le Bélial « une heure lumière », janvier 2022, 136 pages, 9,90 euros

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