La vie secrète des gènes, les bases de notre espèce

Une scientifique à la mode

Professeure au muséum d’histoire naturelle, Evelyne Heyer s’est faite connaître d’un large public avec L’odyssée des gènes (Flammarion, 2020) où elle a réussi avec pédagogie à faire connaître des thèmes plutôt réservés à la sphère scientifique. Elle récidive pourrait-on dire avec La vie secrète des gènes, paru en octobre aussi chez Flammarion, qui est en grande partie une reprise de ses chroniques de La tête au carré sur France Inter.

Les gènes, mémoire de l’être humain

On en apprend en effet beaucoup sur nous-mêmes. Rappelons que c’est la génétique qui a permis de découvrir que Cro-Magnon et Néandertal s’étaient mélangés et que ce dernier nous a légué des gènes, pour le meilleur et parfois le pire : le legs de Néandertal a rendu en effet les européens plus fragiles face au COVID. On sait aussi que c’est un gène qui a permis à l’homme de devenir un buveur de lait et donc de favoriser l’élevage durant le néolithique : rappelons que l’intolérance au lait de vache est plutôt la norme chez les mammifères. On peut voir ici comment histoire et génétique s’entremêlent.

Et maintenant ?

C’est un peu la question de la fin de l’ouvrage. Pour la première fois, une seule espèce « homo » est sur terre, les autres ayant disparu progressivement. Nous avons tous les mêmes gènes, il n’y a, rappelons-le toujours, pas de race, et nous sommes toujours plus nombreux avec un impact de plus en plus délétère sur la biosphère. Et puis nous sommes aussi notre pire ennemi : notons la dégradation de la qualité du sperme dans les pays développés. Sommes-nous en train de devenir stériles ? Risquons-nous l’extinction ? Ou allons-nous aller sur Mars ?

L’avenir le dira. La Vie secrète des gènes est un bonne synthèse en tout cas.

Sylvain Bonnet

Evelyne Heyer, La Vie secrète des gènes, Flammarion, illustrations d’Alice Mazel, octobre 2022, 224 pages, 18 euros

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