Le bâtard de Kosigan III : le marteau des sorcières, le meilleur de la fantasy historique
Fabien Cerutti s’est imposé avec son cycle du bâtard de Kosigan comme un auteur de fantasy plutôt sympathique et distrayant. Après L’ombre du pouvoir et Le fou prend le roi, voici le troisième volume, Le marteau des sorcières.
Le bâtard face aux complots
« La pluie gonfle le débit de la rivière, transperce les flaques de boue terreuse du chemin, secoue les arbres et se jette rageusement sur les hommes et les chevaux. Les vieilles bornes romaines qui marquent le début et la fin du pont sont maculées de gadoue.
En mai, fais ce qu’il te plaît ! »

Voici Pierre Cordwain de Kosigan sur les routes allemandes près de Köln, suivi de sa compagnie. Il recherche la vérité sur son passé tout en devant affronter le cardinal de Las Casas, clerc à la tête de l’inquisition et surnommé le « Marteau des sorcières ». Pour autant, il ne paraît pas le meilleur des chrétiens. Kosigan doit aussi faire face à l’hostilité des nobles allemands, surtout que sa réputation l’a précédée : on sait que le bourguignon a trempé dans pas mal de complots dans le royaume de France et est impliquée dans la mort du précédent roi (voir les précédents volumes). A la fin du dix-neuvième siècle, son descendant Kergaël est sorti de son coma et commence à comprendre ce que cachent les papiers laissés par son ancêtre : l’histoire aurait été réécrite. Mais toute vérité a un prix.
De la très bonne distraction
Avec Le marteau des sorcières, Cerutti confirme les espoirs qu’on pouvait placer en lui. Il y a de l’action et des rebondissements, une construction narrative qui brasse ce que raconte le bâtard puis son descendant, les révélations s’enchaînent tout en laissant un peu de mystère. L’ensemble fonctionne bien. Sans être révolutionnaire, la lecture de ce cycle est idéale pour se changer les idées. Et il n’y a pas de longueur, un de défauts du genre pourtant !
Donc à lire.
Sylvain Bonnet
Fabien Cerutti, Le Bâtard de Kosigan III : Le marteau des sorcières, Gallimard Folio fantasy, octobre 2024, 464 pages, 9,50 euros