L’Orpheline des sœurs de la charité

Florence Roche est une autrice française née au Puy-En-Velay. Après des études d’histoire, elle se lance dans l’écriture de romans historiques et régionalistes tels que Les Carnets d’Esther, Le Pensionnat de Catherine. Elle revient au pensionnat avec L’Orpheline des sœurs de la charité, histoire d’amour et de mystère qu’elle situe dans son pays natal.

une histoire de femme, de trahison, d’amour, de secrets


Avec L’Orpheline des soeurs de la charité, vous naviguerez entre deux époques : 1890 et 1913. Et vous mènerez auprès de Mathilde une enquête particulière qui nous ramène à ses origines. Vous ferez la connaissance de plusieurs personnages autant attachants que détestables mais qui vous aideront à résoudre certaines intrigues. Car cette histoire se lit comme une enquête policière, sur les traces d’un passé secret.

L’Orpheline des soeurs de la charité met en avant les liens de l’État Français avec l’église, et leurs profondes affiliations. Force est de constater qu’à l’époque tout reposait énormément sur les religieux. Hommes, femmes, tous avaient un rôle à jouer. Les sœurs récupéraient les filles et femmes abandonnées, soignaient les gens, les prêtres pratiquaient surtout les offices. Et tout cela sans demander le sous. Mais à quel autre prix ? et si certains vénéraient Judas plutôt que Dieu ?

Pour se donner un espoir

Dieu est amour, vous oublierez vos douleurs, vos malheurs. Il faut prier.

La spiritualité comptait énormément en cette époque de guerre et de déchirures. L’Orpheline des soeurs de la charité est un formidable récit qui aborde les différents statuts : la richesse et la pauvreté. Soit vous étiez fortunés et vous existiez, soit vous étiez pauvres et rejetés. Il n’y avait pas de demi-mesure. Les plus aisés pouvaient prétendre à des passe-droits concernant la guerre, et ne devaient pas se salir avec les petites gens. Les époques ont-elles changé de ce côté-là ?

Florence Roche aborde clairement le statut de la femme. Celle d’antan. Et elle met plus particulièrement en avant son émancipation. La femme travaille et devient maîtresse d’elle-même sans pour autant dépendre d’un « homme » pour la faire vivre.

L’Orpheline des soeurs de la charité est un livre militant pour la place de la femme au sein d’une société encore inégale. Les nouveaux métiers qui s’ouvrent à elle, les gestions du foyer en autonomie quand l’homme partait défendre sa nation…


L’Orpheline des soeurs de la charité est un livre abordant l’histoire avec finesse. En y intégrant amour et amitié, qui rendent l’écrit très touchant. Florence Roche envoûte les lecteurs avec une narration excellente et bien ficelée. Et surtout, heureusement, nous vivons tout de même dans de bons jours malgré tout, car à l’époque les gens n’avaient pas accès aux livres comme maintenant : « la lecture détournait les jeunes gens de la sagesse et les conduisait à la rébellion. » Réjouissons-nous.

Charlène Joubert

Florence Roche, L’Orpheline des soeurs de la charité, Presses de la Cité, octobre 2020, 306 pages, 20 eur

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