Goering, le deuxième personnage du IIIe Reich

Dans la collection « maitres de guerre », les éditions Perrin nous présentent une très belle biographie de François Kersaudy, la seule en français, de « Goering, l’Homme de fer ». Fourmillant d’informations et de très belles illustrations, cette dernière nous raconte la vie d’un grand militaire qui joua un rôle non négligeable dans l’ascension et la chute du troisième Reich.

L’auteur, un spécialiste reconnu de la Seconde Guerre Mondiale

Pour écrire cette biographie qui de mieux que François Kersaudy pour se mettre à cette tâche ? Directeur de ladite collection, cet historien polyglotte est un spécialiste de la Seconde Guerre Mondiale. Il a par ailleurs écrit principalement tous ses ouvrages sur cette période. On peut citer notamment : La liste de Kersten (Fayard, 2022), Winston Churchill (Tallandier, 2004), Churchill contre Hitler (Tallandier, 2002), Staline (Perrin, 2012). Il a de plus déjà consacré à Goering une biographie très détaillée en 2009.

Hermann Goering, d’un enfant turbulent à un as de l’aviation

Dès les premiers chapitres de cet ouvrage, nous apprenons que Goering a été élevé dans une famille traditionnelle allemande. Renvoyé de plusieurs écoles, le jeune Hermann finira par trouver le goût de l’effort et du travail dans une académie militaire près de Berlin où là il trouvera sa voie : la carrière militaire.

La Première Guerre Mondiale éclate. Dès 1914, Goering se distingue par sa bravoure. Blessé, il décide de suivre une formation d’aviateur où il brille particulièrement lors de combats aériens.

On pourra noter dans ce chapitre une très bonne contextualisation qui permet au lecteur de bien comprendre les différents théâtres de la Première Guerre Mondiale.

Un engagement politique…

Démobilisé après la défaite de l’Allemagne et après un court séjour en Suède, Hermann Goering adhère au NSDAP (Parti national – socialiste des travailleurs allemands). Dès lors, il obtient la confiance et l’estime du chef de ce parti, Adolf Hitler, qui très vite lui confie une mission : faire de l’organisation paramilitaire du parti, les SA, une grande force militarisée entièrement aux ordres de ce dernier et de son chef. Son dévouement sans faille pour Hitler va jusqu’au point de participer au putsch de Munich ou putsch ce la Brasserie en 1923. L’auteur décrit tellement bien les péripéties lors de ce complot que l’on s’y croirait.

…  Qui conduit aux plus hautes fonctions militaires

Après un exil forcé, il reprend le chemin de la politique au sein du NSDAP tout en s’enrichissant jusqu’à devenir vice – président puis président du Reichstag. Il finira par contribuer à l’ascension de Hitler au poste de chancelier (30 janvier 1933) jusqu’à ce que ce dernier devienne le véritable maitre de l’Allemagne.

Il prépare d’ailleurs économiquement l’Allemagne à la guerre, notamment dans le domaine de l’aéronautique. Pour le récompenser, le 19 juillet 1940, il devient maréchal. En lisant ce chapitre, on comprend vraiment pourquoi certains pensent qu’il le successeur désigné de Hitler et aussi les raisons de son surnom, « l’Homme de fer ». Il participera d’ailleurs en tant que chef de la Luftwaffe aux grandes batailles de la Seconde Guerre Mondiale, de la bataille d’Angleterre à Stalingrad.

Encore une fois l’auteur dans ces chapitres nous fait véritablement revivre la Seconde Guerre Mondiale avec des cartes très détaillées et de belles photographies.

La chute

Le dernier chapitre de cet ouvrage nous parle de Goering au procès de Nuremberg. On comprend mieux en lisant ces lignes la fascination de Goering pour Hitler. Il revendique même toutes ses actions qu’il a commise en son nom. Au soir du 15 octobre, il avale une pilule de cyanure pour échapper au verdict du procès : la pendaison. Au final, il s’agit d’une biographie passionnante, fourmillant de notes de bas de page, de photographies et de cartes.

Franck Dupire

François Kersaudy, Goering « l’Homme de fer », Perrin, juin 2022, 421 pages, 25 euros

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