L’homme qui n’aimait plus les chats

L’île est le refuge de ceux qui ont choisi d’y vivre loin des contraintes du monde. Sinon les impôts, le rattachement au pays ne serait qu’un échange de denrées. La vie y est amical et sereine. Il y a bien le jeune professeur qui semble avoir du mal à s’adapter à la vie, au grand vent, à l’étroitesse du lieu. Et pourtant, même lui sera pris par les charmes de l’île. Cette petite communauté a, en outre, une spécificité : ils vivent avec une colonie de chat. Les uns câlins, les autres plus sauvages, mais les hommes et les chats vivent en parfaite harmonie, loin de tout, loin des contraintes et des règlements. C’est ainsi que L’homme qui n’aimait plus les chats s’ouvre sur un monde presqu’idéal, jusqu’à la disparition des chats !

Une nuit, des hommes s’emparent de tous les chats. Plus un ! Pour quelle raison ? A quelle fin ? aucune réponse ne sera donnée, comme s’il s’agissait d’une fatalité. Et c’est à ce moment là que les habitants se rendent compte de l’importance qu’avait ce compagnonnage félin. Alors, en mission parce qu’il sait bien parler, le jeune professeur s’en va sur le continent, réclamer le retour des chats. Mais il revient avec une administratrice sous le charme duquel il est tombé, et des agents qui commencent à distribuer des chiens en précisant que ce sont… des chats !

Entre petite rébellion et consentement, l’île change petit à petit. Les relations humaines aussi. Les chiens ne sont pas des chats, la liberté totale et majestueuse n’est pas la docile servilité…

L’homme qui n’aimait plus les chats est un conte qui rappelle Matin brun, non pas uniquement par la thématique animalière, mais aussi par l’impact d’une force extérieure qui veut contraindre, changer la vie des gens. C’est un petit roman très prenant, merveilleusement bien écrit, qui fait vivre des personnages forts et attachants. Une vraie réussite qui pose la question morale de la liberté d’une petite communauté d’homme face à un système kafakaïen qui a décidé ce qui était le mieux pour eux.

L’homme qui n’aimait plus les chats est à lire absolument !

Loïc Di Stefano

Isabelle Aupy, L’homme qui n’aimait plus les chats, Gallimard, « folio », mars 2023, 128 pages, 6,90 euros

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