Alésia 27 septembre 52 avant J.C. : un tournant de l’histoire
Un spécialiste de l’histoire gauloise
Archéologue, Jean-Louis Brunaux est devenu un des spécialistes de ce peuple dont nous nous vus longtemps comme les descendants, les Gaulois, dont il a mis à jour les liens avec les autres peuples de la Méditerranée. Il soutient par exemple que les Druides ont été fortement influencés par Pythagore et ses disciples et que la religion gauloise possède des points communs, l’importance donnée à l’âme par exemple, avec les religions perses et védiques. Plus récemment, il a publié une biographie de Vercingétorix (Gallimard, 2018) tout à fait passionnante. L’ouvrage sur la bataille d’Alésia, publié chez Gallimard en 2012 et ressorti en poche l’automne dernier, est dans la même veine.
Une bataille à redécouvrir

Au-delà du débat sur le site de la bataille d’Alésia, désormais tranché, Jean-Louis Brunaux essaie ici de comprendre ce qu’il s’est passé. Car à Alésia se sont battues des centaines de milliers d’hommes, si on prend en compte la fameuse armée de secours. Vercingétorix avait réussi à fédérer autour de lui les nombreux peuples gaulois, preuve de son charisme et preuve aussi de leur indéniable parenté culturelle. Le chef arverne, certainement ami et client de César quelques années plus tôt, avait beaucoup appris des romains et de leurs techniques de guerre, d’où sa victoire à Gergovie quelques mois plus tôt. Résumer ce livre dense et très documenté est ardu mais je suis d’accord avec Jean-Louis Brunaux : si Vercingétorix perd, c’est certainement à cause d’un manque d’organisation et de coordination entre les troupes gauloises. C’est aussi parce qu’il a Jules César en face de lui. Excellent tacticien, c’est aussi un grand politique, qui a des réseaux partout en Gaule, y compris chez des peuples récemment ralliés à Vercingétorix (les éduens par exemple). Et César a réussi à saper la coalition en face de lui. La conquête de la Gaule (ne jamais oublier que des gaulois avaient fait appel à Rome pour faire face à Arioviste) lui a permis d’avoir une base arrière pour sa guerre contre Pompée et asseoir sa domination à Rome. Et c’est ainsi que disparut de l’histoire une civilisation…
Je recommande cet ouvrage à tout amateur d’histoire antique.
Sylvain Bonnet
Jean-Louis Brunaux, Alésia 27 septembre 52 avant J.C, Gallimard folio histoire, octobre 2024, 464 pages, 9,90 euros