Les hommes de Bonaparte, la conquête du pouvoir (1793-1800)
Historien de la Révolution et de l’empire
Enseignant en classes préparatoires, Jean-Philippe Rey est l’auteur d’une Histoire du consulat et de l’empire parue en 2016 chez Perrin et qui avait suscité l’enthousiasme de bien des lecteurs et le soutien de Thierry Lentz, spécialiste de la période. Il publie cette année un ouvrage d’un autre type, Les Hommes de Bonaparte, où il revient sur les années (1793-1800) où le futur empereur s’affirme comme un recours auprès de l’opinion et des élites issues de la Révolution.
Un groupe d’hommes déterminés
Jean-Philippe Rey adopte ici une approche plus « collective » en s’intéressant aux hommes qui intègrent au fil du temps l’entourage de Bonaparte. Il y a la famille bien sûr, Joseph et l’oncle Fesch au premier rang. Mais Napoléon a appris au fil du temps à s’en méfier, surtout au moment où son aîné se marie avec Julie Clary et épouse les intérêts de sa belle-famille. Dès Toulon, Bonaparte rencontre des hommes qui sont séduits par ses talents et son charisme : Junot, Marmont. Pour ces derniers, il éprouvera de l’affection. Lors des campagnes d’Italie, ce seront Murat, Lannes ou Davout. Tous se rallient à sa fortune, si on entend ce mot au sens antique : la chance. D’une certaine façon, Joséphine fait de même.
Le ralliement des élites
Et puis il y a les autres. Des politiques comme Cambacérès, des banquiers comme Perrégaux, des ministres comme Talleyrand ou Fouché. Ce dernier se méfie de Napoléon qui le méprise : cela n’empêche pas l’ancien terroriste de laisser faire le coup d’état de Brumaire tout en ayant l’air de ne pas y toucher. Et puis il y a aussi des scientifiques comme Monge, avec qui Bonaparte aime débattre, ou des idéologues comme Volney. Durant les années qui précèdent Brumaire, on peut dire que le futur empereur a su se constituer des réseaux d’affidés, de complices, d’associés. Ils ne le quitteront plus, comme l’indique Jean-Philippe Rey dans sa conclusion.
Les Hommes de Bonaparte est un excellent ouvrage.
Sylvain Bonnet
Jean-Philippe Rey, Les Hommes de Bonaparte, Perrin, mai 2021, 320 pages, 22 eur