Eric Clapton Blues Power, Le premier des guitar heroes

Du Hard-rock à Clapton

Ancien journaliste à Rock&Folk, spécialiste du hard-rock auquel il a consacré deux ouvrages au Éditions Le mot et le reste — Hard & Heavy sonic attack (1968-1978) en 2009 et Hard & Heavy Zero Tolerance for Silence (1978-2010) en 2010 —, Jean-Sylvain Cabot propose ici de revenir sur l’itinéraire de Slowhand alias Eric Clapton, premier Guitar Hero de l’histoire du rock. À travers son histoire, cinquante années de rock défile sous nos yeux.  

L’âge d’or du rock

La lecture de Eric Clapton blues power permet de constater une évidence : tout fan de rock a quelque chose de Clapton en lui. Des Yardbirds en passant à ses albums en solo, de For Your Love à Layla, Clapton a habité le rock et ses métamorphoses. Soliste de blues, il refuse le virage pop des Yardbirds et part chez John Mayall : cela ne l’empêchera pas de fonder Cream, groupe majeur mais surfait de pop psychédélique qui fait de lui une méga star.

Ami de George Harrison, il joue le magnifique solo de While My Guitar Gently Weeps sur l’album blanc en 1968. Et il tombe fou amoureux de Patti, la femme de George, à qui il consacrera la chanson Layla (elle avait déjà inspiré Something à Harrison : quelle femme !).  

Entre rock pépère et fulgurances

Guitariste surdoué, Clapton est pourtant un songwriter moyen, capable au mieux de jolies ritournelles  (Wonderful tonight).  Il aime donc puiser dans le répertoire des autres (I shot The Sheriff de Marley, After Midnight et Cocaine de J.J. Cale) et  a constamment besoin de quelqu’un avec lui à qui se référer ou se mesurer : George Harrison, Duane Allman sur Layla, Delaney Bramlett, etc. Malgré son alcoolisme, ses albums des années 70 sont très sympathiques mais Clapton y répugne à jouer des solos, à être le dieu de la guitare qu’il était une décennie auparavant. Dans les années 80 il gagne beaucoup d’argent avec des albums… qu’on va oublier.

Son Unplugged et la chanson Tears In Heaven achèvent de faire de lui un mythe vivant. Il livrera ensuite des albums de blues (l’excellent Me & Mr Johnson), de pop, subira les influences de l’électro. Clapton, âgé, ne prend plus de risques depuis longtemps mais sa constance finit par être attachante. Il restera en tout cas à jamais l’homme de Layla, chanson et album.

Sylvain Bonnet

Jean-Sylvain Cabot, Eric Clapton blues power, Le mot et le reste, janvier 2021, 300 pages, 22 eur

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