Le couteau : la grande épreuve d’Harry Hole

Un auteur de best-sellers

Jo Nesbo est un auteur norvégien mondialement connu pour ses polars centrés autour du détective Harry Hole, enquêteur au flair incroyable mais alcoolique notoire (et fan de rock). Depuis L’Homme chauve-souris (Gaïa, 2003), Nesbo est devenu une référence en matière de roman policier et a aussi travaillé pour la télévision, par exemple au développement de la série Occupied. On avait quitté Harry Hole avec La Soif (Gallimard, 2017), un peu à bout de nerfs et obsédé par un violeur en série nommé Svein Finne. Le Couteau reprend, on va dire, l’affaire…  

Alcool, mort et culpabilité  

Harry, redevenu enquêteur à la police d’Oslo, a replongé dans l’alcool depuis que sa compagne Rakel l’a quitté. Il ne dessaoule pratiquement plus, multiplie les esclandres, suscitant l’inquiétude de ses amis et en premier de sa supérieure Katrine Bratt. Et puis l’horreur arrive :

Katrine toussota, mais sa voix se troubla malgré tout. “On a trouvé Rakel, Harry.” Il avait envie de demander comment on pouvait trouver quelqu’un qui n’avait pas disparu. Mais pour parler, il fallait respirer. Il respira. “Ce qui… signifie ?”

C’est simple : Rakel, l’amour d’Harry Hole, a été retrouvée morte, tuée au couteau. Harry Hole suspect d’emblée Svein Finne, dont il a tué un des fils. Finne a de plus violé à nouveau une jeune femme. Hole enquête. Mais il s’avère que ce n’est pas Finne. Pire : de plus en plus d’éléments semblent indiquer qu’Harry, complètement pété ce soir-là, a pu être présent sur les lieux du crime. Et s’il avait commis, dans un moment d’égarement, l’irréparable ? Hole est sur la corde raide.  

Réussi bien sûr mais…

On lit Le Couteau avec plaisir. Et, cher lecteur, permets-moi de te dire qu’il y a beaucoup de rebondissements, y compris sur la vie (compliquée) d’Harry Hole qui en voit ici des vertes et des pas mûres. Nos nerfs sont mis aussi à rude épreuve. On ne doit pas bouder son plaisir devant ces nouvelles péripéties qui mènent notre héros fétiche au bord du suicide.

Pour autant, on se demande comment, à terme, l’auteur va renouveler sa recette. À savourer cependant.  

Sylvain Bonnet

Jo Nesbo, Le Couteau, traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier, Gallimard « série noire », août 2019, 608 pages, 22 eur

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