La survie de Molly Southbourne: après moi, mon double

Un auteur prometteur

Ecrivain nigérian vivant en Angleterre, Tade Thompson s’est fait remarquer du grand public avec sa trilogie Rosewater, publiée en France aux éditions J’ai lu dans la collection « nouveaux millénaires » dont le premier volume a remporté le prix Arthur C. Clarke en 2019. On avait fait connaissance avec le personnage de Molly avec Les Meurtres de Molly Southbourne, publié par Le Bélial en 2019. On y découvrait une jeune femme dont la moindre goutte de sang générait un double d’elle-même. Et ce double cherchait systématiquement à la tuer. Ce récit, d’abord publié sur le net, a remporté un assez grand succès qui lui a valu le prix Nommo 2018 de la science-fiction africaine et le prix Julia Verlanger en 2019. Thompson a écrit une suite, La Survie de Molly Southbourne, que nous allons maintenant découvrir.

Je suis moi, et une autre

Un observateur me donnerait vingt-six ou vingt-sept ans. Je suis venue au monde il y a dix-huit heures.

La Molly Southbourne qu’ils me croient être est morte, son corps détruit par l’incendie. Ce n’est pas moi qui l’ai tuée.

On découvre donc Molly, ou plutôt son double. Car la vraie Molly est morte, mettant fin à cette malédiction des doubles sanguinaires. La Molly survivante, incapable de générer des doubles, essaie de trouver du travail, de se construire une vie, vaste gageure… Après un séjour dans un hôpital psychiatrique, cette Molly essaie de vivre tout simplement. Mais elle est hantée par les souvenirs de la Molly prime et par son amant James Down. Elle se rend aussi compte qu’elle est surveillée par une femme. Non, plutôt par des femmes qui se ressemblent, issues de Tamara, qui a les mêmes capacités que Molly prime. La nouvelle Molly va essayer de découvrir leurs origines communes… et aussi de survivre.

Efficace, et ensuite ?

La Survie de Molly Southbourne est une suite plutôt bien faite d’une histoire qui avait eu le mérite d’interroger le lecteur. On retrouve une Molly différente, intrigante. Et puis elle se rend compte qu’elle n’est pas la seule de son espèce. Ça se lit très bien mais on s’interroge lorsqu’on apprend que l’auteur prépare un dernier volet : que rajouter d’autre ? A lire si on a aimé Les Meurtres de Molly Southbourne.

Sylvain Bonnet

Tade Thompson, La Survie de Molly Southbourne, traduit de l’anglais par Jean-Daniel Brèque, Le Bélial collection « une heure lumière », Illustration de couverture d’Aurélien Police, juin 2020, 128 pages, 9,90 eur

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