Des souris et des hommes, le classique de Steinbeck

C’est la grande Dépression aux Etats-Unis, les hommes en sont à vendre leur force de travail. Les trimardeurs parcourent le pays en quête d’embauche, chacun traînant son balluchon et sa misère. Seuls George et Lennie vont par deux. Cette singularité les fait remarquer, d’autant qu’ils sont assez différents et qu’ils forment un attelage

Lennie, le gentil géant

Il y a George, qui pourrait très bien vivre seul, mais il est attaché à Lennie. Il a promis à sa tante qu’il veillerait sur lui et depuis ils font la route tous les deux. Car il faut veiller sur Lennie, qui fait des bêtises. C’est pourtant le plus gentil des êtres vivants, mais comme il ne contrôle pas sa force et qu’elle est incroyable, caresser une petite souris avec son pouce, tout doucement parce qu’il aime ce qui est doux, se termine mal.

Ils font la route ensemble pour se faire embaucher dans un ranch. Lennie ne doit pas parler, il doit se faire le plus petit possible, et tout ira bien. Mais c’est sans compter sur le fils du propriétaire, un véhément, et sa femme, une fille bien trop belle et aguicheuse pour ne pas être une grande source d’ennuis. Pourtant, George et Lennie ont un rêve, fait de liberté, de champs et de lapins.

Lennie est un personnage incroyablement attachant. Voire désarmant. Et malgré ses bêtises, le lecteur ne peut que se sentir en empathie avec lui.

Revivre le texte

La nouvelle traduction, par la romancière Agnès Desarthe, a été voulue à l’occasion du 120e anniversaire de la naissance de Steinbeck (1902-1968), prix Nobel de littérature (1962). Agrégée d’anglais, Agnès Desarthe, après une préface hommage à ses illustres devanciers et à l’amour du texte, propose une version d’une très belle fluidité. Les dialogues rendent parfaitement les différents niveaux de langues et les descriptions, qui ouvrent et ferment chaque chapitre, sont d’une finesse dont on se délecte. L’amour et le respect du texte se sentent dans cette très belle traduction.

Cette nouvelle et très belle traduction est l’occasion de redécouvrir Des souris et des hommes, incontestablement l’un des classiques de la littérature américaine et mondiale.

Loïc DI Stefano

John Steinbeck, Des souris et des hommes, traduit de l’anglais et préfacé par Agnès Desarthe, Gallimard, mai 2022, 139 pages, 16 euros

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