Nabuchodonosor, le grand roi de Babylone
Spécialiste de la Mésopotamie, diplômée d’hébreu, d’araméen et d’akkadien, Josette Elayi est connue du petit (mais fidèle) public des amateurs d’histoire antique moyen-orientale grâce à des livres comme L’empire assyrien (Perrin, 2021) ou L’empire babylonien (Perrin, 2024). Cette année, elle sort une biographie du plus grand roi de Babylone, notamment grâce à la Bible, Nabuchodonosor.
Une célébrité peu connue ?

Nabuchodonosor est célèbre grâce à la Bible et à la prise et la destruction de Jérusalem. Il est aussi celui qui a inspiré l’opéra “Nabucco” à Verdi. Il est surtout, historiquement, le fils de Nabopolassar, fondateur de l’empire néo-babylonien et un des artisans de la chute de l’empire assyrien, juste après le règne d’Assurbanipal. Nabuchodonosor a fait son apprentissage auprès de son père et il le dit dans nombre d’inscriptions, retrouvées sur le site de la ville. Loin de sa légende sanguinaire, Nabuchodonosor aime dans ces écrits se peindre comme un souverain qui aime ses dieux, un roi bâtisseur aussi : ce qu’il est car il restaure sa ville, rebâtit des temples et fortifie le site (au détriment des autres cités de son empire).
Le chef d’un empire
Les babyloniens ont triomphé de l’Assyrie grâce à leur alliance avec les Mèdes et, de fait, Nabuchodonosor maintient la paix avec eux. Il se tourne vers l’ouest, avec l’ambition de chasser les égyptiens et de mater la Phénicie, en particulier la ville de Tyr qu’il soumet à l’issue d’un long siège. Toutes les richesses de l’empire sont concentrées en tout cas sur Babylone. Très dévot, Nabuchodonosor compte aussi sur la religion pour asseoir son pouvoir et se dit protégé du dieu Shamash, tout en ne négligeant pas Nabû et surtout Marduk, dieu tutélaire des babyloniens. Sa fin de règne est marquée par la maladie et des relations apparemment difficiles avec ses fils : rien en tout cas ne laisse entrevoir l’effondrement de l’empire face aux Perses… Cette biographie écrite avec érudition et clarté se révèle en tout cas passionnante.
Sylvain Bonnet
Josette Elayi, Nabuchodonosor, Perrin, janvier 2025, 320 pages, 22 euros