Atlas de la méditerranée ancienne, du très bon travail
Un trio de spécialistes
Il est toujours difficile de se représenter ce que fut un territoire et son appropriation d’un état à l’époque antique. Il y a les vestiges archéologiques bien sûr mais rien ne vaut des cartes. Ici, Aurélie Boissière a tenté de mettre en cartes l’histoire de la méditerranée antique avec cet Atlas de la Méditerranée ancienne, des débuts de Sumer et de l’Égypte pharaonique jusqu’à l’empire romain. Vaste entreprise ! Son travail est commenté par Catherine Grandjean, qui a publié La Grèce Classique et La Grèce hellénistique et romaine chez Belin, et Catherine Virlouvet, ancienne directrice de l’école française de Rome. Rien à redire sur leur travail, qui tient compte de l’actualité de l’historiographie.

Un cadre géographique en perpétuelle mutation
Les cartes proposées proposent aussi un début de réflexion sur le climat qui a beaucoup changé depuis dix mille ans, le niveau des mers aussi. La Mésopotamie était aussi beaucoup plus verdoyante qu’au XXIe siècle, permettant ainsi cette naissance des villes comme Ur, Uruk. Très vite, l’archéologie l’a montré, des réseaux d’échanges se mettent en place au Moyen-Orient, entre Egypte et Mésopotamie. La Grèce, d’abord à l’époque mycénienne puis ensuite à l’époque dite « classique », s’insérera dans ce grand commerce avant l’heure. On voit dans cet ouvrage comment les villes naissent, s’organisent et sont instrumentalisées par les empires qui se succèdent : Assyrie, Babylone, Perse, Grec, Romain. L’ouvrage aide aussi à saisir la simultanéité des évènements, par exemple entre la guerre de Pyrrhus et les débuts de la première guerre punique.
L’iconographie et la cartographie sont ici d’une qualité supérieure : cet atlas servira beaucoup aux étudiants présents et à venir. Du beau travail vraiment.
Sylvain Bonnet
Aurélie Boissière & Catherine Grandjean & Catherine Virlouvet, Atlas de la Méditerranée ancienne, Belin, avril 2025, 461 pages, 35 euros