Noon du soleil noir, magiciens et voleurs

Un duo brillant

Laurent Kloetzer est un romancier français de science-fiction (Mémoire vagabonde, La voie du cygne) qui s’associe parfois avec sa femme Laure pour écrire des romans très étonnants. Cleer (Denoël, 2010) décrivait la dérive totalitaire d’une multinationale tandis que Anamnèse de Lady Star (Denoël, 2013) décrivant une humanité décimée par une pandémie déclenchée par l’explosion d’une bombe « iconique » (il faut le lire pour comprendre). Le duo revient ici un récit de fantasy, Noon du soleil noir.

Une association étonnante

Ainsi le seigneur Noon du soleil noir, Prince-Corbeau des Ciels des Morts, maître des mystères nocturnes et marchandeur de Dieux est apparu pour la première fois dans notre cité et dans mon existence. Et comme tout le monde, je n’ai pas su le reconnaître pour qui il était.

Yors est un ancien mercenaire, un dur. Pour autant, il n’a plus d’argent et accepte facilement la proposition d’entrer à son service que lui fait Noon, un jeune homme qui se dit sorcier. Et sorcier, il l’est : il est capable de faire apparaître des monstres avec des tentacules si jamais on essaie de le détrousser. Après avoir à un moment voulu entrer au service du seigneur de la Cité de la toge noire (mais sa famille traite mal les magiciens), Noon et Yors ouvrent une boutique. Mais Noon est plein de scrupules : il rend des services mais refuse de se faire payer en arguant qu’il ne s’agit pas de vraie magie ou qu’il répugne à tuer… Jusqu’au jour où une certaine Valentina débarque.

De la Fantasy haute en couleur

Noon du soleil noir est apparemment tiré d’une nouvelle qui nécessitait d’être plus longue : L.L. Kloetzer en a fait un roman, plutôt bien écrit, ancré dans un style qui était autrefois celui de Fritz Leiber (le cycle des épées). C’est donc une histoire plutôt picaresque, parfois effrayante (chapeau aux dessins de Nicolas Fructus), avec un personnage central, Noon, complètement décalé par rapport aux autres personnages. Il paraît rêveur, complètement ignorant de la vie et a comme employé Yors qui est son exact inverse : cela donne un duo savoureux.

Noon du soleil noir de L.L. Kloetzer est une réussite qui plaira à beaucoup d’amateurs du genre : de quoi passer un bel été.

Sylvain Bonnet

L.L. Kloetzer, Noon du soleil noir, illustration de couverture de Nicolas Fructus, Le Bélial, juin 2022, 288 pages, 19,90 €

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