Opexx, mercenaires spatiaux

Une valeur sûre de la littérature de science-fiction

On connaît Laurent Genefort grâce au cycle d’Omale, dont les premiers volumes comptent parmi les classiques de la SF française. On ne doit pas oublier pour autant qu’il publie régulièrement depuis la fin des années 80 et qu’il est un spécialiste du space opera (il y a même consacré une thèse). Notons aussi dans ses réussites des romans comme Mémoire morte (Le Bélial, 2008) ou Points chaud (Le Bélial, 2012). Il vient de publier Opexx, une novella dans la collection « Une heure lumière » au Bélial.

Une humanité réduite au mercenariat

Une délégation d’extraterrestres appartenant au « Blend » est arrivée sur Terre au siège des Nations Unies en promettant plein de belles choses : des traitements contre le cancer, des avancées technologiques et plein d’autres choses. Mais il y a une contrepartie, en attendant que l’humanité ait suffisamment évolué. La Terre fournit des soldats pour des opérations de maintien de l’ordre car les hommes ont su garder leurs capacités guerrières.

Je ne dis pas qu’ils ne nous respectent pas, hein. Ils savent que l’on peut mordre. C’est même la raison pour laquelle ils nous emploient.

Le personnage est un soldat. Et un bon : atteint du syndrome de Restorff, il a un déficit d’empathie. Il est donc très efficace. Il n’empêche que même lui finit par se poser des questions en mission. Et s’il choisissait de rester sur une des planètes où on l’envoie ?

Une novella réussie

Opexx réussit en 120 pages à nous faire poser beaucoup de questions. Nous voilà face à des humains réduits à leur violence (en filigrane, sommes-nous vraiment ces brutes ? Ce questionnement accompagne le lecteur), manipulés donc. Le « Blend » traite au fond les hommes comme des enfants. Et ce soldat, en choisissant au bout d’un moment de rester sur une des planètes, remet en cause ce système. Fascinant.

Opexx  est une preuve supplémentaire du talent de Genefort.

Sylvain Bonnet

Laurent Genefort, Opexx, couverture d’Aurélien Police, Le bélial « une heure lumière », mai 2022, 120 pages, 8,90 euros

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