La Cagoule, un fascisme à la française. 2/3 – La Patience de l’araignée

Au moment où commence le second tome de La Cagoule, dans la nuit du 16 au 17 mars 1937, une manifestation opposant l’extrême droite et l’extrême gauche dégénère. La Place de Clichy à Paris est un champ de bataille. Et on a tiré sur le Ministre ! Le commissaire Pierre Mondanel va devoir poursuivre son enquête dans le milieu secret de l’activisme et lutter contre les nerfs de son patron. La Patience de l’araignée est-elle celle du commissaire ou CSAR (Comité secret d’action révolutionnaire, nom réel de la Cagoule), qui officialise son entrée sur la scène politique ?

Mondanel contre le reste du monde

Le commissaire est bien seul. Il doit affronter sa hiérarchie et poursuivre son infiltration. Pour y parvenir, il n’a d’autre solution que de progresser dans l’ombre lui-même. Quitte à franchir certaines limites. Il a réussit à court-circuiter l’intenable Pierre Bonny, ex policier ripoux qui se pense le centre du monde, et est entré en contact direct avec une précieuse informatrice. Quant au tueur fou Jean Filliol, l’exécuteur à la baïonnette, il est plus en forme que jamais !

La Cagoule s’organise, se structure. Ses objectifs semblent se dessiner plus nettement : générer le chaos qui ensanglantera la IIIe République et en fera le rempart contre le communisme, ennemi éternel.

Fidèle au premier tome, La Patience de l’araignée poursuit également l’exploration du réseau de la Cagoule, et notamment son accointance avec le régime fasciste du Duche. Ainsi s’échangent des caisses d’armes contre l’assassinat d’opposants politiques…

Une affaire de femmes

Au cœur de ce deuxième tome, les femmes. Elles sont au centre parce qu’elle recueillent les informations qui seront si précieuses pour le commissaire Pierre Mondanel. Ainsi de la source de Bonny, ainsi de la maîtresse d’un membre de la Cagoule qui reçoit les conventionnelles confidences sur l’oreiller… Sans elles, l’affaire ne pourrait avancer. Sans elles, toute la patience et la malice de Mondanel n’y pourrait rien.

La Patience de l’araignée confirme tout le bien qu’on a pu dire du premier tome. Tout est à présent en place pour l’affrontement final entre les forces qui de chaque côté s’arment. Sur fond de guerre civile, le troisième tome de  La Cagoule, un fascisme à la française s’annonce explosif tout en proposant une vraie leçon d’histoire.


Loïc Di Stefano

Vincent Brugeas, Emmanuel Herzet, Damour, La Cagoule, un fascisme à la française. 2/3 – La Patience de l’araignée, Glénat, janvier 2020, 64 pages, 14,95 eur

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