La guerre des marionnettes, empêcher l’apocalypse
La quête des origines de la violence
Je ne vis pas le monstre tendre son fouet vers moi, avant qu’il l’enroule autour de mon abdomen et me soulève à une hauteur de vingt mètres dans le ciel brun maussade.
Procureure générale extraordinaire du corps diplomatique, Andrea Cort débarque avec ses compagnons les Porrinyard (deux êtres qui n’en font qu’un) sur la planète Vlhan où les habitants se livrent à un rituel qui fascinent les autres espèces, dont les humains : certains n’hésitent pas à subir des manipulations génétiques pour se joindre au ballet des Vlhanis. Cependant, un rituel a une fois dégénéré er entraîné un massacre de spectateurs par des Vhlanis : cela rappelle à Cort sa propre histoire. Elle a en effet participé à un massacre, enfant, dont elle a découvert qu’il avait été préparé par ceux qu’elle appelle les démons invisibles, en fait des IA renégates ayant rompu avec le groupe des IA sources pour qui elle travaille. Cort ne sait pas qu’un autre massacre est en préparation et qu’elle va devoir faire des choix terribles…
Un personnage toujours fascinant
Voici donc la suite (et fin ?) de l’histoire d’Andrea Cort, apparue dans Emissaire des morts (Albin Michel, 2021) et la troisième griffe de dieu (Albin Michel, 2021). On trouve également deux nouvelles, Les lames qui sculptent les marionnettes et La cachette, la dernière annonçant une évolution sensible du personnage de Cort. Raconté à la première personne, ce roman ravira les fans d’un personnage en apparence antipathique et pourtant très attachante. On en apprend ici plus sur l’univers de Cort et ce conflit entre IAs qui perturbe son équilibre (à certains égards, cela rappelle les conflits du Technocentre dans le cycle d’Hypérion).
La Guerre des marionnettes est une vraie réussite, conçue pour les amateurs de science-fiction ambitieuse. Magnifique couverture de Manchu.
Sylvain Bonnet
Adam Troy-Castro, La Guerre des marionnettes, traduit par Benoit Domis, illustration de couverture de Manchu, Albin Michel Imaginaire, juin 2022, 544 pages, 25,90 euros