Feu pour feu, bain de sexe, de violence et de noirceur à Lagos

Leye Adenle, originaire du Nigéria, nous entraîne au coeur d’un tourbillon dans Feu pour feu. Lagos, capitale du pays où couvent des tensions et manipulations inimaginables dans une démocratie digne de ce nom. Une intrigue dans un bain malsain qui va vous captiver.

Elle est encore vivante ? Insista Shehu. Pourquoi ? Parce que si c’est le cas, et que vous espérez vous servir d’elle comme d’une sorte de protection ou de moyen de pression, ça va me compliquer la tâche… 

Le lieu de tous les complots

Lagos, capitale bouillonnante est le théâtre de multiples complots. Les uns veulent conserver le pouvoir, les autres y parvenir. Ils seront prêts à tout, vraiment tout pour y parvenir et y installer leur dauphin. D’ailleurs le cétacé en question est bien loin d’être le plus intelligent car manipulé telle une marionnette. On lui concocte son lot d’indices, de preuves pour bénéficier de sa position de leader et ainsi le faire chanter une fois en place.

Oui car un homme tire les ficelles. Un homme vicieux, capable de tout, même pour son propre gendre qu’il n’estime vraiment pas à la hauteur. Le dominer pour mieux tirer les ficelles une fois à la tête du pays.

Au milieu de ces manœuvres, de sombres et tragiques histoires s’entrelacent et vont se percuter. Le jet privé du principal candidat au poste de gouverneur s’écrase sur sa propre villa. Drame national mais pas pour tout le monde…

Des femmes disparaissent après avoir été invitées dans une villa de débauche. Celle d’un escroc des plus infâmes, encore un autre manipulateur notoire.

Amaka, avocate séduisante, intelligente et influente, essaye de protéger ces femmes en trouvant les coupables. Elle use de stratagèmes qui risquent de coûter la vie des femmes qu’elle tente de défendre. Mais aussi de l’entraîner vers sa propre perte.

Abondance d’intrigues noires

Nous sommes confrontés dans Feu pour feu à une tension palpable dans une ville où se cache de sombres méfaits. L’intrigue nous captive et dès lors que vous avez assimilé lesnoms locaux, vous comprendrez mieux l’action pour dénouer le vrai du faux.

Leye Adenle nous passionne dans ce roman noir. Il est déjà reconnu comme l’un des nouveaux talents du polar africain. Et il prouve qu’il faut absolument sortir des zones nordiques ou américaines pour dénicher de nouvelles pépites.

Xavier de La Verrie

Leye Adenle, Feu pour feu, Métailié, mars 2020, 336 pages, 21 eur

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