Stalingrad, le tournant de la seconde guerre mondiale

Un historien réputé de la seconde guerre mondiale

Ancien professeur à Paris I, François Kersaudy s’est fait remarquer par un grand nombre d’ouvrages sur la seconde guerre mondiale comme sa biographie de Winston Churchill (Tallandier, 2009) ou son ouvrage magistral sur de Gaulle et Churchill (Perrin, 2002) : les relations entre ces deux grands hommes étant passionnelles et…Passionnantes ! Il choisit ici de revenir sur l’histoire de la bataille de Stalingrad, tournant selon l’historiographie de la seconde guerre mondiale.

Les obsessions d’Hitler

Fin 1941, Barbarossa est un échec, Moscou n’a pu être prise et la Wehrmacht a dû reculer de deux cents kilomètres sous le coup de la contre-offensive de Joukov. Mais l’armée allemande reste puissante, les offensives montées par l’armée rouge sous l’impulsion de Staline, par exemple à Kharkov, sont des échecs. L’état-major d’Hitler, obsédé par la guerre à l’est et toujours persuadé de la supériorité raciale germanique, met en place le plan bleu, une offensive vers le Caucase et les puits de pétrole russe de Bakou et Grozny. Si l’objectif est intelligent – briser l’approvisionnement en carburant de l’armée rouge -, Hitler n’en méconnait pas moins les contraintes de la géographie et lance ses troupes dans une offensive lointaine…

Le piège de Stalingrad

Plus on avance dans le récit de cette bataille meurtrière, plus on prend conscience du piège tendu par les généraux de Staline : attirer l’armée allemande dans une bataille de rues, longue puis encercler la ville (l’opération « Uranus ») et assiéger les assiégeants. Pour cela, il fallut que la garnison soviétique tienne deux mois, jusqu’en novembre 1942, avec des pertes effroyables. Ne parlons pas de la population civile… Mais cela marcha, surtout qu’Hitler, au mépris de la stratégie, ne voulut pas céder un pouce de terrain : il laissa l’armée de Paulus être encerclée, crut à la promesse de Goering, ce fanfaron incompétent, d’approvisionner la ville par avion et à des contre-offensives qui échouèrent piteusement… on connait la suite : la capitulation de Paulus ne marqua pas la fin du conflit mais jamais l’armée allemande ne se remit de ses pertes.

Stalingrad propose un récit précis, palpitant même, réédité après une première publication en 2013, chez Perrin déjà. Pour ceux qui voudraient creuser la question, nous conseillons l’ouvrage éponyme de Jean Lopez paru chez Economica en 2008.

Sylvain Bonnet

François Kersaudy, Stalingrad, Perrin, janvier 2023, 176 pages, 22 euros

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