« La Terreur », comprendre la violence révolutionnaire

La Terreur

Un historien qui aime la controverse

On a déjà croisé souvent Jean-Clément Martin, auteur de nombreux ouvrages consacrés à la Révolution et à ses épisodes. Il fait partie du camp qui s’oppose ainsi à reconnaître les crimes de guerre commis en Vendée comme le signe d’une volonté génocidaire des révolutionnaires, Robespierre en tête : c’est tout le sens du précieux La Guerre de Vendée (Points Seuil, 2014), qui réfute dans sa conclusion les thèses de Reynald Secher. Récemment, il a publié une biographie intéressante de Robespierre, contestable cependant sur certains points. Il publie pour cette rentrée un ouvrage de la collection « Vérités et légendes » chez Perrin consacré à La Terreur justement.

 

Passionnant et contestable

Disons-le d’emblée, ce livre est passionnant par les points qu’il soulève quant à la naissance rétrospective de la Terreur, terme proposé à la convention par des thermidoriens comme Tallien, souvent coupables de crimes comme représentants en mission en province. Un point essentiel cependant selon moi pose problème et est source de polémique, l’interprétation de la loi de Prairial. Martin y voit la volonté et de Robespierre de reprendre le contrôle de la justice révolutionnaire et de centraliser son exécution sur Paris, dans un contexte où l’Etat s’est, effectivement, effondré. C’est aller un peu vite sur la signification de cette loi qui supprime le rôle de la défense et accélère les exécutions capitales. Si Terreur il y eut – et encore une fois, on peut débattre sur ses origines, son développement, le contexte et son interprétation rétrospective -, la loi de Prairial en est bien la preuve, sans même faire de reconstruction téléologique. Cela n’empêche pas qu’il faut lire cet ouvrage, passionnant de bout en bout.

 

Sylvain Bonnet

 

Jean-Clément Martin, La Terreur, Perrin, “vérités et légendes”, septembre 2017, 240 pages, 13 euros

Laisser un commentaire