Laidlaw, dans les rues de Glasgow

Un écrivain majeur

Disparu en 2016, William McIlvanney est considéré par beaucoup comme le fondateur du polar écossais, ce que la critique appelle le courant du « tartan noir ». Ian Rankin, le créateur de l’inspecteur Rebus, a plusieurs fois signalé sa dette envers lui et a d’ailleurs achevé son dernier roman, Rien que le noir, récemment publié chez Rivages. Laidlaw est le premier roman noir de l’auteur et introduit le personnage du détective du même nom.

Un inspecteur sous pression

Laidlaw s’assit à son bureau, ressentant un abattement qui ne lui était pas inconnu. De temps à autre, il se prenait à faire acte de pénitence pour ce qu’il était. Quand cette humeur s’insinuait en lui, rien n’avait plus d’importance. Il lui devenait impossible d’imaginer une quelconque réussite, de penser à une quelconque façon de vivre, à un rêve dont tous les souhaits se réaliseraient, qui le satisfasse.

Glasgow année 70. Une jeune fille est assassinée et l’inspecteur Laidlaw, mal aimé de sa hiérarchie et enquêteur hors pair, et mis sur l’affaire en compagnie du jeune Harkness. Ce dernier est missionné par son ancien mentor, Milligan, pour surveiller Laidlaw. Harkness comprendra que les deux hommes se détestent. Laidlaw cherche à mettre la main sur le coupable avant le père de la victime, qui a juré sa perte. Même la pègre s’y met…

Un roman marquant

Laidlaw offre un instantané de l’Ecosse des années 70, pays alors en crise économique comme le reste du Royaume-Uni. On pense à des films comme The Offence de Sydney Lumet en le lisant, pour l’ambiance d’angoisse et de poisse qui se dégage à certaines pages. Très clairement, William McIlvanney avait du talent pour créer ce genre d’ambiances et aussi pour peindre la société écossaise de son époque, ses préjugés (l’anticatholicisme du père de la victime par exemple). Excellent roman noir.

Sylvain Bonnet

William McIlvanney, Laidlaw, traduit de l’anglais par Jan Dusay, Rivages, avril 2022, 284 pages, 7,50 euros

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