Le chat qui ne pouvait pas tourner, un enquêteur sous pression
Un premier roman pour une journaliste
Le Chat qui ne pouvait pas tourner est donc le premier roman d’Anne Dhoquois, journaliste indépendante et aussi codirigeante d’une entreprise créant des jeux de société. Elle signe ici un polar centré autour d’un personnage, le capitaine David Sterling du 3e DPJ. Allons donc ce que ce roman a sous le capot.
Un tueur de femmes à trouver
L’asphalte colle à mes pieds comme si le goudron venait d’être posé. La chaleur estivale de ce 14 juillet leste mon corps et alourdit chacun de mes pas. Marcher facilite ma concentration, même si le mouvement est contraint par la température ambiante. Je suis aux aguets, tel un prédateur. Je cherche ma proie : encore à l’état d’abstraction, elle prendra corps bientôt sous les traits d’une femme. C’est tout ce que je sais d’elle pour le moment. Et aussi que je la reconnaîtrai au premier coup d’œil.
Un tueur de femmes sévit sur les berges de Seine à Paris, mettant la police sous pression. Capitaine de police à la 3e DPJ de Paris, David Sterling est chargé de l’enquête. C’est un enquêteur aguerri qui trouve pourtant peu d’indices à se mettre sous la dent. Il en vient même à consulter son ancien collègue et ami, Bernie, en retraite depuis peu. Sterling est aussi un homme qui vit seul avec son chat, malgré les femmes qu’il met dans son lit. Peu à peu, il en vient à faire un parallèle entre lui et le tueur… la conclusion de l’enquête n’en sera que plus surprenante.
Un essai à transformer
Pour un premier roman, Le chat qui ne pouvait pas tourner (titre d’ailleurs très insolite) se révèle efficace. Le lecteur n’a pas de mal à s’intéresser à l’enquête et à se mettre à la place du personnage principal. On regrettera cependant une tendance à la sentimentalité (le personnage fait sa crise de la quarantaine, fait son show et les femmes sont toutes folles de lui) qui nuit à l’ensemble.
Le Chat qui ne pouvait pas tourner est un polar efficace sans être original qui plaira aux aficionados du genre.
Sylvain Bonnet
Anne Dhoquois, Le Chat qui ne pouvait pas tourner, Les arènes « Equinox », mars 2022, 336 pages, 14 euros