Noô, ado en terre étrangère
Transmission de flambeau
On connait bien Laurent Genefort, auteur d’Omale et d’une thèse sur le livre univers qui fit en son temps date dans un milieu universitaire plutôt rétif à la science-fiction. En tout cas, Genefort y étudia des grands créateurs américains comme Asimov, Herbert et quelques français comme Stefan Wul. Ce dernier est une légende, auteur de classiques comme Oms en série ou L’Orphelin de Perdide, adaptés en dessins animés par René Laloux. Genefort a choisi ici d’adapter en bande dessinée le dernier roman du maître, Noô, paru au milieu des années 70 et a retenu pour la partie graphique Alexis Sentenac. Ce dernier est surtout connu pour sa série Siberia 56, sur un scénario de Christophe Bec. Une association payante ?
Une initiation en planète étrangère
Brice est un jeune homme qui se perd dans la forêt amazonienne dans le courant de l’année 1938. Il est sauvé par Jouve Deméril. Ce dernier est un extraterrestre, qui a décidé d’emmener le jeune garçon sur sa planète, Soror, où il est lui-même considéré comme un rebelle. Là-bas, Brice grandit dans la ville de Grand’Croix, dans un environnement particulier et marqué par les activités subversives de son « père adoptif ».
Mais voilà que Brice décide lui aussi de devenir un subversif et, avec ses amis, il fomente des troubles… Au final, il se réfugie chez Jouve et les rebelles sont bientôt obligés de partir vers le second continent de Soror, loin de la répression. Une odyssée commence.
« Et pourquoi pas ? Si c’est ce qui te va » (Baby Lou, Serge Gainsbourg)
Difficile d’évaluer une adaptation qui n’en est qu’à son premier tome (il y en aura trois). On note que Genefort choisit de centrer son récit sur l’arrivée de Brice sur Soror. C’est intelligent, le lecteur se retrouve tout de suite pris par la description de la planète et de ses espèces inspirée par Wul. La partie graphique, très bien découpée et dynamique, se révèle convaincante. Donc commençons et attendons la suite.
Sylvain Bonnet
Laurent Genefort et Alexis Sentenac, Noô 1 : Soror, Glénat, « Comix Guard », août 2019, 56 pages, 14,50 eur
