Les temps ultramodernes, les délices de la cavorite

Un auteur qui s’est affirmé avec les ans

Auteur d’Omale et du cycle qui en découle, titulaire d’un doctorat en littérature, Laurent Genefort est devenu au fil des années un des maîtres de la science-fiction française. On se souvient aussi parmi ses réussites Le sang des immortels (Fleuve noir, 1997), Memoria (Le Bélial, 2008) ou encore Points chauds (Le Bélial, 2012). Il a publié en ce début d’année chez Albin Michel Les temps ultramodernes, sa première incursion dans le steampunk.

Un autre monde qui vire au cauchemar

Le drame boursier a connu son épilogue dans la journée du 7 septembre. Une frégate aérienne des douanes britanniques a retrouvé le courtier new-yorkais à trente-quatre kilomètres d’altitude. Ruiné par le krach de la cavorite, William J. Lamont s’était défenestré le 15 mai 1923, quatre jours après le « vendredi noir.

Nous voici donc dans un monde où un métal incroyable a été découvert, la cavorite, capable de générer l’antigravité et rendant possible de visiter d’autres planètes. Par chance, la France a réussi à bâtir sa puissance sur ce métal, au détriment de l’Allemagne par exemple. Tout devrait aller pour le mieux… sauf que la cavorite a une durée de vie limitée (une découverte de Marie Curie), ce qui a provoqué un krach boursier en mai 1923. Renée Manadier est une jeune femme qui cherche un emploi d’institutrice quand elle porte secours à un martien, ou plutôt un erloor, une espèce persécutée sur Mars par les colons français. Doué d’intelligence, ce drôle de spécimen s’est échappé d’un zoo.

Pendant ce temps, Marthe travaille avec l’inspecteur Peretti sur une drôle d’histoire de trafic de cavorite… Qui mène Peretti à la paralysie. En fait, cavorite et erloor sont liés…

Des délices du steampunk

Les temps ultramodernes fonctionne plutôt bien, tant par ses écarts à l’histoire telle que la connaissons que par ses emprunts à une science-fiction surannée et délicieuse qui faisait de Mars une planète propice à la vie (telle que la décrivait Burroughs et Leigh Brackett). L’intrigue est construite avec professionnalisme, autant que les personnages.

Les Temps ultramodernes est un roman de science-fiction auquel on prend plaisir.

Sylvain Bonnet

Laurent Genefort, Les Temps ultramodernes, Albin Michel, « Imaginaires », illustration de couverture de Didier Graffet, janvier 2022, 464 pages, 22,90 €

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