Le Meilleur reste à venir, rencontre avec Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière

Ils sont les meilleurs amis du monde. Mais la réalité risque de les séparer : l’un d’eux est atteint d’un cancer. Lequel ? C’est là que tout se complique car ils ne sont pas d’accord sur la réponse : chacun est convaincu que c’est l’autre ! Alors, ils décident de profiter une dernière fois de la vie et de leur amitié… Le Meilleur reste à venir est une comédie de Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière, déjà auteur du Prénom et scénaristes de Papa ou maman

Entretien

Pourquoi ce titre ?

Le titre est venu très tardivement. On avait un titre de travail qui était trop triste. Et puis un jour on est tombé sur l’épitaphe de Frank Sinatra : The Best is yet to come qui est aussi le titre d’une de ses chansons [créée par Tony Bennet en 1962].

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Beaucoup les comédies italiennes des années 60 ou 70 qui naviguent entre la comédie et le drame et qui parlaient de choses très graves sur un ton de comédie. Le Fanfaron, par exemple, nous a inspiré pour le personnage joué par Patrick.

Pour vous le sujet du film c’est le cancer ou l’amitié ?

C’est d’abord un film sur l’amitié mais avec en toile de fond un sujet difficile. Ce sont deux hommes convaincus que l’autre va mourir et qui veut l’aider jusqu’au bout. L’amitié c’est un attelage pour traverser la vie. Elle permet à des hommes et des femmes de rester liés même si la vie en a fait des gens très différents. On a voulu traiter de l’amitié comme on traite d’une histoire d’amour.

Et le cancer ?

On a travaillé le côté médical pour connaitre la réalité mais on n’a pas cherché à faire un film sur la maladie. Le déclenchement en a été Le Prénom qui a permis la rencontre avec une équipe avec laquelle on est restés très proche. Et puis il y a eu la maladie et la mort de Valérie Benguigui… On a eu envie de travailler dessus. Dès 2014, on a cherché comment entrer dans le sujet. On a beaucoup réfléchi sur le cancer mais sans trouver le déclic.

Quel a été ce déclic ?

C’est le quiproquo qui déclenche tout. Du coup ça devient aussi un film sur la parole, sur quelqu’un qui n’arrive pas à parler et un autre qui ne veut pas entendre. On voulait traiter des difficultés de parler quand il s’agit d’annoncer une mauvaise nouvelle. 

Donc sujet grave sur un ton léger ?

On voulait garder un axe de comédie en riant de ce qui nous fait peur. C’est aussi une manière de s’attaquer au quotidien, on voulait montrer à quel point tout est fragile. 

Pourquoi ces deux hommes ne vont-ils pas au bout de leur folie ?

Ce sont deux hommes qui lâchent tout pendant une quinzaine de jours mais qui vivent des choses assez quotidiennes car on trouvait ça plus émouvant que de leur faire faire des exploits. Leur seule escapade c’est l’Inde mais parce que l’Inde reste la terre des miracles ; beaucoup de gens partent là-bas pour tenter le tout pour le tout. 

Pourquoi Luchini et Bruel ?

On n’écrit pas en pensant à des acteurs. Il nous fallait deux hommes très différents mais on ne voulait pas d’une paire d’acteurs déjà vue. Pour Patrick, on n’avait pas l’impression qu’il avait déjà joué dans ce registre. On trouvait intéressant qu’il joue avec son côté adolescent. Chez lui comme chez Fabrice, on a cherché à capter leur douceur et leur enfance. On leur a proposé le scénario le même jour et ils ont compris qu’il fallait être à la fois dans la comédie et l’émotion sans jamais tomber dans le drame. 

Comment s’est déroulée leur rencontre ?

On se demandait comment ça allait se passer entre eux. Or ils s’étaient déjà rencontrés il y a trente ans sur Profs et ils étaient restés en contact même s’ils n’étaient pas des amis. Comme nous connaissons Patrick depuis dix ans, il a préféré se mettre en retrait pour permettre à Fabrice d’établir des relations avec nous. Mais, sinon, ils ne se quittaient pas, se voyaient entre les prises. Ils étaient collés l’un à l’autre comme des gamins. Fabrice connaît par cœur tout le scénario et tous les dialogues de tous les personnages. 

Propos recueillis par Philippe Durant

Le Meilleur reste à venir, un film de Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière, avec Fabrice Luchini, Patrick Bruel, Zineb Triki, Pascale Arbillot, durée 1h57, sortie le 4 décembre 2019


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