Les amours de Zeus

Chaud lapin s’il en est, Zeus, le patron de l’Olympe ! L’album qui est consacré à ses conquêtes, dans la collection « La Sagesse des Mythes » dirigée chez Gléant par Luc Ferry, n’en fera pas, c’est certain, l’égérie des féministes ! Les Amours de Zeus parlent peu d’amour mais de sexe et de politique, surtout.

Toutes ces femmes…

Némésis, violée. Europe et Danaé, séduites. Alcmène, abusée. Parmi toutes les humaines avec qui Zeus s’est accouplé, Les Amours de Zeus choisit d’illustrer les méthodes du Dieux au travers de trois de ses victimes. Le récit est cette suite d’aventures, avec quelques moments sur l’Olympe où Zeus se fait un peu houspiller par Héra, comme une épouse bafouée mais qui en aurait tellement l’habitude et qui surprendrait son époux libidineux en train de mater de belles jeunes femmes…

Zeus est représenté comme un très beau charmeur, puissant, au sourire ravageur. C’est pourtant, au premier degré, un prédateur sexuel. Son idéalisation mythologique correspond très certainement à un fantasme très mâle de surpuissance et de domination. Pourtant son « tableau de chasse » n’est pas reluisant, il y inclus aussi bien des humains (filles et garçons) que des dieux, ainsi que bon nombre des membres de sa propre parentèle, ayant commencé par épouser ses propres sœurs Déméter et Héra… Quelle famille !

une gestion particulière de l’humanité

Zeus prend ce qu’il veut pour assouvir son intarissable lascivité. Mais Luc Ferry explique en fin de volume qu’il s’agit pour lui non pas d’un simple plaisir charnel (même s’il passe soit d’un coït en une poussée à un rapport de trois jours et trois nuits…) mais d’une continuation de son rôle de gestionnaire. En effet, les enfants de Zeus sont tous voués à un destin supérieur et interviendront de manière significative dans le destin de l’humanité. Il faut des héros pour guider les peuples, qu’à cela ne tienne, Zeus les engendrera lui-même !

Si Les Amours de Zeus permet de mettre en lumière une manière de rapport particulier entre le Dieu de l’Olympe et son bétail humain, et malgré la manière tout à fait agréable dont les histoires sont transposées, on regrette qu’il n’ai pas donné lieu à une étude plus « moderne » du bourreau de ces dames. Ou du moins à un peu moins de légèreté. Mais le sujet était-il sans doute trop vaste pour un seul album.

Loïc Di Stefano

Clotilde Bruneau (scénario), Carlos Rafael Duarte (dessin), Les Amours de Zeus, sous la direction de Luc Ferry, Glénat, juin 2022, 56 pages, 14,95 euros

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