Les petites faveurs, un roman (porno)graphique


ATTENTION Les Petites faveurs est destiné à un PUBLIC AVERTI, ce qui est d’ailleurs le cas de nos chers lecteurs curieux de tout et d’une grande ouverture d’esprit. Préparez-vous à 256 pages des plus coquines concoctées par l’auteur américaine Colleen Coover, féministe, bisexuelle affirmée et hasard des naissances, née en 1969 ça ne s’invente pas !

Nous avons le même point commun avec l’auteur… l’année de naissance et cette chronique aurait pu être ma soixante neuvième, mais je m’égare.

A 21 ans, tu as déjà fait usage de toute ton allocation de masturbation de toute ta vie ! »

Ouvrage d’une fille, pour les filles qui aiment les filles

Est-ce vraiment un ouvrage uniquement pour les filles ? Non, finalement pour les amoureux de l’amour et de la jouissance.

Annie, en mal de câlin, lorgne sur sa petite voisine et ne peut s’imaginer penser à elle sans se caresser pour assouvir ses pulsions. Mais elle se retrouve subitement devant sa conscience, digne de la marâtre de Cendrillon, qui la paralyse pour l’empêcher d’exécuter de ses mains le plaisir tant recherché. Elle lui dépêche une gardienne au doux nom de Nibbil qui doit faire office de gardienne de sa chasteté, car les preuves sont accablantes, sa conscience sait tout et voit tous les excès et débordements occasionnés depuis trop longtemps.

Ce que la marâtre n’avait pas imaginé, la tendance de Nibbil à vouloir gouter à ces plaisirs qu’elle ne soupçonnait pas et auxquels elle a bien envie de gouter.

Vont s’en suivre des séquences progressives et actives, d’une part la découverte du corps d’Annie en commençant par son « joli minou » qu’elle va prendre plaisir à explorer sous toutes les facettes et attraits pour le grand plaisir d’Annie. D’autre part avec des jeux sexuels qui vont développer la libido de cette novice et décupler le plaisir de la pauvre martyre.

Mais jusqu’où les fantasmes de l’une et de l’autre vont-ils nous guider ?

Sueurs froides pour cours particuliers

Pour commencer il est très difficile de se concentrer pour écrire cette chronique, ce roman (porno)graphique est à mes côtés pour accompagner l’écriture mais mon regard est inlassablement attiré par cet affriolant contenu.

Vous allez me traiter de voyeur ou d’homme dépravé, je vous répondrais « parcourez les premières pages et essayez de le refermer. » C’est ce que vous allez faire si vous vous trouvez dans votre librairie préférée et ne souhaitez pas passer pour celui que vous n’êtes pas. Alors vous allez peut-être l’acheter sur Internet pour ne pas éveiller les soupçons de qui que ce soit…

La morale des Petites faveurs est à l’opposé de la tendance individualiste pour laisser place au partage, le plaisir avant toute chose.

Une lecture des plus savoureuses que je vous recommande, Colleen connait et aime les femmes et les dépeint sans fard, avec gourmandise, notre seul regret, que cette collection « Porn’Pop » de Glénat ne soit que trop rarement fournie.


Xavier de la Verrie

Colleen Coover (scénario & dessins), Les Petites faveurs, Glénat, 24 avril 2019, 256 pages, 19,95 eur

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