Les révoltes vigneronnes, quand les terroirs français se rebellent


Etre vigneron est un combat de tous les jours. Mais certains obstacles paraissent insurmontables comme le dévoile Les Révoltes vigneronnes. Corbeyran, toujours aux manettes de la collection « Vinifera », présente cette nouvelle fresque historique qui montre que les combats d’hier sont souvent reconduits aujourd’hui.

180 francs ? C’est une sacrée somme pour du vin Algérien ! Certes, mais pour du Bordeaux c’est cadeau !

Révolte salvatrice ou inutile ?

Deux mondes s’opposent dans ce relevé historique, et quelques peu romancé, de la viticulture française. Un vigneron languedocien ne survit pas avec son maigre lopin de vigne. Il l’exploite avec passion avec l’aide de son unique fils Gaston, douze ans. Mais ce n’est pas suffisant.

Tout l’oppose de Monsieur Mauvoisin, commerçant de l’autre côté de la France, à Paris. Il profite du peu de contrôle pour truquer, frelater et commercialiser ainsi des vins d’origines douteuses transformés en grande appellation comme Bordeaux et ainsi tromper les consommateurs qui n’y connaissent rien. La demande est là, le bandit en col blanc y répond en se gorgeant les poches.

Ce n’est pas la gronde qui le fera trembler tout de suite et le père de Gaston perdra la vie sur les barricades obligeant sa femme à vendre le petit domaine familial et à partir à Paris. Ne trouvant de travail elle tombe sous l’escarcelle de Mauvoisin qui abusera autant d’elle que de son fils.

Qui d’elle ou de son fils viendra à se venger de toutes ses traitrises ?

La saga des terroirs français n’est certainement pas un long fleuve tranquille

Quand Corbeyran traite dans sa série « Vinifera » de Bourgogne, de Tokay, de Bordeaux et surement d’autres à suivre, il en révèle toujours des histoires passionnantes qui démontrent que, les vins, les appellations se sont transmises par les hommes. 

Ce qu’il exprime par-dessus tout, la volonté cheville au corps que les artisans des terroirs n’ont eu de cesse de vouloir protéger et faire progresser. Le révélateur en est le terroir de ces régions viticoles de France et du vieux monde qui en sont les plus légitimes défenseurs.

Pour chaque épisode de la série vous retrouverez en fin d’ouvrage des témoignages, photos d’époque et autres coupures de gravures relatant les péripéties historiques, qui viennent appuyer le récit.

Xavier de la Verrie

Corbeyran (scénario) et Lucien Rollin (dessin), Les Révoltes vigneronnes, Glénat, octobre 2019, 56 pages, 14,50 eur

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