Love, Death and Robots, la série animée de Netflix : SF and much more

Feu d’artifice visuel, qualité et diversité des histoires, Love Death & Robots est une excellente surprise !

Oh, la belle idée ! Mise en ligne le 15 mars dernier sur Netflix, Love Death and Robots est une anthologie de SF et de fantastique en 18 épisodes (de 7 à 17 minutes). Et autant le dire tout de suite, ici à Boojum, à la rubrique Popculture, on a adoré !

Et pour vous mettre en appétit rien, de tel que la bande-annonce en mode non-censurée. Car la classification 18+ est largement justifiée : esprits sensibles, âmes prudes s’abstenir !

Trailer officiel de Netflix, pour public averti !

Un nouveau Métal Hurlant ?

Depuis le magazine, le film et la (hum tousse) série Métal Hurlant / Heavy Metal, on n’avait pas retrouvé un tel parti pris graphique, scénaristique clairement cash ! Les 203 minutes (j’ai vérifié !) vont vous emmener bien loin d’un « vers l’infini et au-delà » sage, gentillet et consensuel. Plus loin encore que des formats d’animations comme Animatrix ou Halo Legends, autour d’une seule franchise. Ou des fans fictions hommage à des univers cultes comme Star Wars ou Star Trek.

Grâce soit donc rendue à la production composée de David Fincher (si, si !), de Jennifer et Tim « deadpool » Miller, et de Joshua Donen. Ils ont agrégé autour d’eux un pool international de scénaristes et de créatifs carabinés. Victor « chasseurs de trolls » Maldonado et Valentino Torres (trois épisodes cartoonesques en diable dont un three robots désopilant en mode les three stooges en touristes post’ap’ ! ). Tim Miller himself (Le réfrigérant mais drôlissime ice age). Le polonais Damien Nenow (sublime fish night !), Jon Yeo (Helping hand) et encore Oliver Thomas (good hunting) sont des noms à retenir dorénavant.

Les scénaristes ne sont pas en reste (essentiellement Philip Gelatt) qui ont adaptés rien moins que le must de la SF mais aussi des inconnus. Parmi eux, notons six auteurs remarquables. John Scalzi (les 3 fois avec Maldonado/Torres), Peter Hamilton (le magistral épisode d’ouverture Sonnie’s edge), Alastair Reynolds (la faille de Beyond the aquila rift et Zima Blue), Joe Lansdale (The Dump et Fish night), Michael Swanwick (Ice age de Miller) et Ken Liu (good hunting). Quant aux autres studios (seul Sony est une major) ou créatifs, ils viennent de gagner du galon et de la réputation en dehors de leur sphère (du gaming souvent). Et c’est vraiment mérité ! Avec un accessit spécial pour le stupéfiant épisode final secret war de Digit pictures de Itzvan Zorkoczy d’après David Amendola !


Métamorphoses, épisode 10

Un feu d’artifice, on vous dit !

Car il y en a pour tous les goûts dans cette antho’ d’amour, de mort et de robots ! Du Space op’ militariste à la Halo (Lucky 13 et ses batailles air/sol, Des fermiers équipés et ses méchas vs aliens), ou plus ambitieux (Derrière la faille et sa mer des sargasses spatiale). Du ring de robots, des cyborgs génétiques et autres bêtes de combat ou des commandos kamikazes (L’avantage de Sonnie et sa battle magistrale, Angle mort et ses mercenaires en mode Méchas). De la Hard Science à la Gravity (le coup de main et sa prolo de l’espace). Mais aussi de la Speculative fiction arty (L’oeuvre de Zima et l’art comme fil rouge de la conscience) ou onirique (Les esprits de la nuit et les fantômes des ères, et du désert).

Mais encore du fantastique revisité gaming WW2 (Une guerre secrète et ses démons sibériens ) ou détourné (Métamorphoses/Shapeshifters et ses marines loups-garous ). Et aussi de l’inclassable, du délirant (la revanche du yaourt et son blob lacté omniscient en mode Fredric Brown, L’âge de glace et son frigid’ères ou La décharge ! ). Le steampunk atteint un sommet également (Bonne chasse/Good Hunting et son Hong Kong magnifié en mode magie Miyazakienne méchanisée). Et même l’uchronie vous fera pleurer de rire (Histoires alternatives/Alternate histories et ses versions « nimportenawak » de la mort d’Adolf Hitler ! ). Enfin, le cyberpunk n’est pas en reste non plus, avec le troisème épisode The witness/le témoin. Chasse urbaine interlope et sexy en mode ourobouros !

Le témoin, épisode 3

Coup de force technique aussi mais pas que…

Car pour produire ces effets WAOUH, WOW et WTF, la diversité des techniques y est aussi pour beaucoup. Images de synthèses haut de gamme, ambiances cartoon, comics, BD survitaminée, film IRL ou mix de tout ça. Si vous rajoutez à cela les chutes et contre chutes qui fracassent les histoires parfois, vous aurez là les ingrédients d’une alchimie vraiment réussie !

Le rythme aussi, par les montages qui alternent lenteur ou séquences ultra speeds, instillent une impression de maîtrise ET de plaisir. Le générique (très Stranger Things je trouve, mais hommage aux gamers surtout ! ), la bande son, les bruitages, à plein volume (ça canarde fort) ou zen c’est selon, vous accroche tout autant que le visuel. Bref, la judicieuse sélection dans la succession des épisodes n’est pas dû au hasard. Loin s’en faut ! Il existe même un mode aléatoire des épisodes suivant les abonnés ! Et, malgré ce qu’ont tenté de faire croire certains esprits chagrins qui accusaient la production d’une discrimination genrée (what ? voir ici ), cette anthologie est un vrai trip ! Un pied maousse de sensations fortes, de moments poésie, de gargouillis galactiques et de gloussements en mode rire de goules. Bwaaaaaaaa donc ! Et malgré l’impression fugace d’une esthétique par trop Gammer compatible, on en redemanderait bien encore !

Un top 5 forcément

Voici une tentative partielle et forcement partiale de sélection. À vous de voir et de re-voir derechef pour en proposer une autre !

Lucky 13 : 13e épisode, forcément de l’anthologie. La lieutenant Colby Cutter hérite du pire vaisseau de son escadron. En tant que Rookie, c’est à elle que revient Lucky 13 et sa réputation de porte poisse. Simple vaisseau, vraiment ? Le reste est déjà mythique…

Bonne chasse : 8e épisode. Dans un Hong Kong Steampunk de la fin du 19ème siècle, une métamorphe renarde, Yan, se lie d’amitiés avec le fils d’un chasseur d’esprit, Liang. Épris de machines et ayant une appétence sensitive pour le progrès, il va aider la Hulijing à survivre malgré tout. Sublime ! D’après Ken Liu.

Une guerre secrète. Le dernier épisode est un tour de force ! Nous suivons la brigade du lieutenant Sakharov au fin fonds de la sibérie. Leur mission : traquer les goules qui ont été malencontreusement réveillées par les occultistes et la cheka, pour aider l’armée rouge en pleine WW2. Dans la forêt, on ne vous entend pas forcément crier ! Ambiance garantie et background original qui donne envie de plus encore !


L’avantage de Sonnie.  Ouverture de la série grandiose ! Dans les sous-terrains, les arènes de combats abritent des affrontements terribles. Les champions pilotent leurs créatures par l’intermédiaire de bioprocesseurs. Sonnie, elle, semble mettre en jeu plus que sa formidable entité téléguidée. Les fils des marionnettes ne sont pas toujours là où on les attend…

Histoires alternatives. 17e épisode. Pour le fun absolu ressenti ! Bienvenue sur l’appli’ Multiversity. En mode démo, cette technologie uchronique vous permet de vivre six fins alternatives d’Adolf Hitler. Comment dire… John Scalzi, à l’origine de l’histoire, nous promène de bout en bout pour aboutir à un grand n’importe quoi d’anthologie. Jouissif (cf l’une des versions, justement ) !

Marc Olivier Amblard

Love Death and Robots, anthologie d’animation de 18 épisodes, Netflix, produit par David Fincher, Tim et Jennifer Miller, Joshua Donen.

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