Calamity Jane, une femme de l’Ouest

Après des volumes consacrés à Jesse James (voyez les films de Lang et Ray à son sujet) où à la bataille de Little Big Horn, les éditions Glénat et Fayard continuent leur collection d’albums « la véritable histoire du Far West » en abordant la figure de Calamity Jane. C’est la scénariste Marie Bardiaux-Vaiente, connue pour sa série Les reines de sang ou l’album L’abolition, déjà publié chez Glénat, consacrée au combat de Robert Badinter contre la peine de mort, qui se charge du scénario avec au dessin l’artiste Gaëlle Hersent. Elles peuvent compter sur Farid Hameur, un historien spécialiste de l’histoire de l’Ouest, pour les assister.

Une héroïne atypique

Nous voici donc plongés à la fin du XIXe siècle dans la ville de Deadwood face à Calamity Jane, de son vrai nom Martha Jane Cannary. Elle jure, elle tire au fusil, raconte des histoires et n’hésite pas à menacer de son arme le barman qui refuse de lui donner un verre de Whisky. Elle peut compter sur le soutien de Wild Bill, qu’elle aime en secret, et de Dora DuFran, tenancière d’un bordel que Jane finit par habiter pour y faire la cuisine. Elle n’hésite pas aussi à conduire des attelages, éloignant bien des pistoleros ou à assister le médecin lors d’une épidémie de variole.

Portrait d’une femme libre

Cet album, complété par un texte de Farid Ameur synthétisant son histoire (elle meurt d’une pneumonie au début du siècle), met l’accent sur une femme plutôt méconnue (sauf si on a lu Lucky Luke), courageuse et hâbleuse, devenue un mythe presque de son vivant grâce à de nombreux articles de presse et même à des fascicules. Son parcours et sa personnalité fascinent par les rôles qu’elle joue : pistolero, aventurière, infirmière, lingère. Elle se marie deux fois, deux échecs, perd un bébé et a une fille, tout ça en juste cinquante ans de vie. Cet album se révèle en tout cas une lecture passionnante.

Sylvain Bonnet

Marie Bardiaux-Vaïente & Gaëlle Hersent & Farid Ameur, Calamity Jane, Glénat/Fayard, septembre 2024, 56 pages, 14,95 euros

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