Mike Carey présente Hellblazer, tome 1

Couverture de Mike Carey présente Hellblazer, tome 1Retour aux sources pour John Constantine. « Mike Carey présente Hellblazer, tome 1 » ouvre une nouvelle ère dans l’histoire du sorcier le plus badass des comics. Une série qui sait se renouveler en permanence pour notre plus grand plaisir.

 

L’Anglais John Constantine est un expert en sorcellerie et un spécialiste de la manipulation. Après ses récentes péripéties aux États-Unis, le monde entier le croit mort. Il compte bien profiter de la situation pour rentrer au pays et retrouver sa sœur. Mais chassez le paranormal, il revient au galop. Constantine se retrouve vite à enquêter sur une étranges séries de morts dans l’immeuble de sa sœur…

 

Mike Carey : dans la continuité

Après Garth Ennis, Warren Ellis, puis Brian Azzarello, c’est au tour de Mike Carey de prendre les commandes de la série culte de Vertigo, le label « adulte » de DC Comics. Quand il arrive sur Hellblazer, Mike Carey s’est principalement fait connaître pour son travail sur la série Lucifer, un spin-off de Sandman. Chacun de ses prédécesseurs avaient apporté une tonalité légèrement différente au titre, mais en gardant une grande cohésion. Seul Brian Azzarello s’était permis de déplacer l’action aux États-Unis. L’occasion d’un droit d’inventaire et de mettre de côté la sorcellerie au profit d’une ambiance plus hardboiled. La « parenthèse Azzarello » étant terminée, Mike Carey ramène John Constantine en Angleterre et cherche à retrouver le style de d’Ennis et d’Ellis. Il n’apporte pas de grandes idées, mais travaille à restituer le « style » Hellblazer, et à rétablir l’équilibre entre sorcellerie et thriller.

 

Extrait du comics Mike Carey présente Hellblazer, tome 1
crédit : Lee Bermejo (DC Comics/Vertigo)

 

Fil rouge

Dans ce volume 1, Mike Carey commence à construire son intrigue générale à partir de récits complets : Accro à la vie, Le Sépulcre rouge, Fleurs noires, Tiers-Monde et Histoire d’os. Chaque histoire peut se lire indépendamment les unes des autres. Mais Mike Carey pose peu à peu les bases d’événements qu’on imagine bientôt cataclysmiques. Même John Constantine sent bien que quelque chose se trame et comme il le conclut dans la toute dernière bulle de l’album :

 

Demain, c’est la fin du monde. »

 

 

Des artistes variés

Les 2 premiers épisodes sont signés par un dessinateur « historique » de la série Hellblazer, Steve Dillon, ici encré par Jimmy Palmiotti qui, au passage, gomme certains tics du dessinateur (j’invite les détracteurs de Dillon à jeter un œil). Puis, le trop rare Marcelo Frusin prend en charge la partie graphique de la série Hellblazer. Le dessinateur confirme tout le talent qu’on lui avait découvert dans le précédent volume (Brian Azzarello présente Hellblazer, tome 2). Frusin a une manière de représenter les visages d’une manière que je qualifierais de « carnassière » qui colle particulièrement au caractère parfois menaçant de John Constantine. Son style rappelle Eduardo Risso mais aussi Mike Mignola : on a connu pires références. Dans « Les Fleurs noires », Frusin passe temporairement les pinceaux à un Lee Bermejo très inspiré par cette histoire d’asile psychiatrique attaqué par des démons. Bref, graphiquement, ce tome 1 du run de Mike Carey en impose autant que le scénario.

 

 

Stéphane Le Troëdec

 

 

Mike Carey (scénariste), Marcelo Frusin, Jock, Lee Bermejo, Steve Dillon, Doug Alexander (dessinateurs), Mike Carey présente Hellblazer, tome 1, traduit de l’anglais par Philippe Touboul, Urban Comics, collection Vertigo Signatures, octobre 2017, 352 pages, 28,00 euros

 

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