Napoléon aux 100 visages, une iconographie

Étudier l’iconographie de Napoléon

Ancien élève de Jean Tulard, David Chanteranne est devenu un pilier de l’historiographie napoléonienne. Il est devenu directeur en chef de la revue Le Souvenir napoléonien en 2008 tout en assumant les fonctions de rédacteur en chef des revues Napoléon Ier, Napoléon III et Château de Versailles. On lui doit aussi d’avoir participé au montage d’expositions comme celle de 2004 autour du tableau du sacre de David. Il nous donne avec Napoléon aux 100 visages un ouvrage ayant comme sujet la représentation de Napoléon. Rappelons que la photographie n’existait pas et que seule existait la peinture ou la gravure. Et on peut dire que le petit Caporal inspira les meilleurs de son époque.

Un album éclectique et riche

Ces cent portraits défilent devant nous. On retrouve de grandes signatures comme David bien sûr, Ingres, Gérard et Gros, et aussi Horace Vernet (artiste qu’il convient de réhabiliter). Que peut-on en dire ? David Chanteranne sait d’emblée que représenter Napoléon a quelque chose d’énigmatique : il s’agit de représenter un dirigeant, un empereur et tous les peintres ont une culture iconographique qui s’est nourrie des nombreuses peintures consacrées aux rois et reines de France.

On trouvera ici et là des échos de Louis XIV ou Louis XV dans certaines peintures représentant l’empereur. Il en est ainsi du tableau de Victor Viger du Vigneau, La Rose de la Malmaison, rappelant à la fois Watteau et Boucher. Et le tableau du sacre de David évoque dans sa composition celui de Rubens représentant le sacre de Marie de Médicis.

On devine en filigrane toute la complexité de l’entreprise picturale, comment représenter l’homme et l’empereur devenu quasi figure mythologique ? Et ce défi perdure après la chute de l’Empire car Napoléon continue d’être représenté, en France et ailleurs. Et sa mort entraîne même une recrudescence de commandes ! Voici en tout cas un bien bel ouvrage.

Sylvain Bonnet

David Chanteranne, Napoléon aux cent visages, éditions du cerf, mai 2019, 216 pages, 29 eur

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