L’aventure des films, dans le secret des tournages

Journaliste et critique de cinéma, Olivier Rajchman a signé des ouvrages passionnants sur le septième art : citons Hollywood ne répond plus, sur le tournage dantesque de Cléopâtre (Baker Street, 2017) avec Liz Taylor et Richard Burton, et Le siècle des stars (Perrin, 2023), passionnante galerie de portraits. Il revient ici avec L’aventure des films où il s’attaque au récit des tournages parmi les plus emblématiques du 7e art.

Vingt films, vingt histoires

Du choix opéré par Olivier Rajchman, disons qu’il est subjectif (et c’est tant mieux) mais jamais erroné. Les vingt longs-métrages choisis ont tous marqué l’histoire du cinéma, de Blanche Neige et les sept nains à 2001, l’odyssée de l’espace, de Citizen Kane au Dernier Métro, d’Autant en importe le vent au Guépard, d’Il était dans l’Ouest à Barbie. Et n’oublions pas Les choses de la vie avec la sublime Romy Schneider ou La mort aux trousses avec Cary Grant. On pourrait regretter l’omission du tournage du Parrain, voire d’Apocalypse Now, l’absence aussi de films des années 1980, 1990. Saluons cependant le choix de deux films avec Claudia Cardinale (Il était une fois dans l’Ouest et Le Guépard), preuve de l’importance cruciale de cette actrice dans les années soixante, si belle et si pleine de talent.

Des tournages cruciaux

Quoi de commun dans ces vingt tournages ? D’abord l’intensité du travail fourni par tous les acteurs de la fabrication du film que cela soit au moment de l’écriture ou du tournage proprement dit. Ensuite, n’en déplaise à l’auteurisme des Cahiers du cinéma, certains films sont l’œuvre de producteurs très doués, comme Blanche neige et les sept nains (Disney) ou Autant en emporte le vent (Selznick). Certains scénaristes jouent un rôle crucial, comme Jacques Prévert ou Hermann Mankiewicz. Pour autant, Les Enfants du paradis et Citizen Kane sont bien l’œuvre de deux metteurs en scène à la forte personnalité, Carné et Welles. Il y a des conflits qui éclatent, comme sur Autant en emporte le vent entre Cukor et Selznick, et d’autres qui couvent, comme entre Delon et Visconti sur le tournage du Guépard. L’improvisation est plus présente sur le tournage de Taxi Driver, signe du nouvel Hollywood et influence directe d’A bout de souffle de Godard (dont Olivier Rajchman raconte le tournage avec brio) : au passage, Belmondo pourrait vraiment être qualifié de coauteur de ce film.

Vingt tournages, vingt films qu’on a envie de revoir grâce à ce livre.

Sylvain Bonnet

Olivier Rajchman, L’aventure des films, Perrin, avril 2025, 424 pages, 23 euros

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