La trilogie berlinoise : la pâle figure ou le retour de Bernie Gunther

Décédé malheureusement en 2019, l’auteur écossais Philip Kerr s’est fait connaître du grand public avec La trilogie berlinoise, série de romans mettant en scène le détective allemand Bernie Gunther, flic insolent porté sur la bouteille et qui ne porte pas les nazis dans son cœur. Le scénariste Pierre Boisserie, connu pour La Croix de Cazenac chez Dargaud, et François Warzala, dessinateur de L’histoire de la Ve République sur une trame de Thomas Legrand, se chargent ici de l’adaptation du deuxième tome de la trilogie, La pâle figure.

Une nuit de 1938…

Bernie Gunther a démissionné de la Kripo, la police berlinoise, et s’est reconverti comme détective privé. Il faut dire que les affaires ne manquent pas dans la capitale du IIIe Reich. Une vieille et riche éditrice le contacte car son fils, homosexuel, est victime d’un chantage à cause de lettres qu’il a écrites. Bernie se met au boulot, avec l’aide de son associé Bruno Stahlecker. Ils retrouvent la piste du maître chanteur, un certain Klaus Hering. Mais Bernie est arrêté par les nazis : Bruno a été tué, Hering a été retrouvé « suicidé ». Et Arthur Nebe, sans compter Heydrich, veulent récupérer Gunther dans la Kripo car des jeunes filles blondes sont tuées à Berlin : l’œuvre d’un tueur en série ? Certains pensent à un tueur juif (bien sûr), Gunther a d’autres pistes, qu’il remontera… Mais il ne pourra empêcher la nuit de cristal.

Une adaptation très réussie

Rien à dire sur cet album… à part que c’est un vrai régal pour l’amateur de bande dessinée. Notons un dessin très bien exécuté, influencé par la ligne claire (et c’est très bien de s’inspirer de ce qui fut génial autrefois) et une trame qui respecte le roman de Kerr. C’est fascinant de retrouver Heydrich ici, grand maître d’une mystification qui laissera Himmler pantois… et qui renforcera Gunther dans sa mélancolie. Ça rappelle le Marlowe de Chandler, sauf qu’on est à Berlin…

A lire donc.

Sylvain Bonnet

Philip Kerr & François Warzala & Pierre Boisserie, La trilogie berlinoise 2 : la pâle figure, Les Arènes, avril 2025, 144 pages, 23 euros

Laisser un commentaire