Red Sonja, tome 1 – Le Trône du Faucon
Le Trône du faucon plonge Red Sonja au cœur d’une histoire qui fait la part belle à l’humour et aux intrigues de cour. Des épisodes insolites signés Margueritte Bennett et Aneke. Après Legenderry, une nouvelle occasion de retrouver les aventures de Sonya la Rouge.
Une terrible nouvelle se répand dans les plaines d’Hyrkania. Les cloches sonnent et le peuple crie d’effroi : le roi est mourant ! Red Sonja, la belle guerrière, accourt : ce n’est pas uniquement la vie du souverain qui est en jeu mais tout le destin du royaume. En effet, les ennemis se pressent aux frontières, prêts à saisir l’occasion pour envahir le royaume affaibli.
Une carrière mouvementée
Red Sonja apparaît pour la première fois en 1934 dans une nouvelle de Robert E. Howard, le créateur de Conan. 40 ans après, Roy Thomas travaille pour Marvel sur les adaptations en comics du célèbre barbare. Il a l’idée de réutiliser ce personnage oublié et d’en faire la « diablesse à l’épée ». Sa popularité, Red Sonja la doit plus à son affriolant bikini en cotte de mailles qu’à l’interprétation de la plantureuse Brigitte Nielsen dans le médiocre film Kalidor. Avec 40 ans de carrière, les comics estampillés Sonja ont changé plusieurs fois d’éditeurs. En France, entre 2008 et 2009, Panini Comics publie les aventures de Red Sonja. En 2017, l’éditeur Graph Zeppelin récupère la licence et édite les nouvelles aventures de l’héroïne.
Un démarrage insolite
Avec Red Sonja, tome 1, Margueritte Bennett ose prendre le lecteur à contrepied. Premier ajout étonnant : l’humour. Rarement la série Red Sonja aura à ce point tenté de faire sourire. Qu’on se rassure, nous ne sommes pas dans la franche rigolade, mais Margueritte Bennett s’amuse à créer des situations amusantes et loufoques. Et ça marche, grâce aux visages particulièrement réussis d’Aneke. Par exemple, une fois la paix sur le royaume rétablie, Red Sonja s’ennuie, en vient presque à regretter qu’aucun sorcier maléfique ne menace Arkhania. Et la belle rousse d’aller se saouler dans de minables tavernes… Le genre de traitement qu’on n’a pas nécessairement l’habitude de trouver dans un comics d’heroic fantasy estampillé Red Sonja.
Action et diplomatie
Dans Red Sonja, tome 1, en plus de l’humour, Margueritte Bennett s’intéresse aux coulisses du pouvoir. À savoir la diplomatie et surtout la propagande. Les passages typiquement heroic fantasy sont donc assez rare. Oh, il y a bien quelques combats épiques (contre un phénix, par exemple). Mais ce n’est clairement pas le fond de cet album qui met plutôt en valeur la manière dont les dirigeants trompent leur peuple. Des sujets et un traitement qui pourront surprendre les lecteurs habituels de la Diablesse.
Stéphane Le Troëdec
Margueritte Bennett (scénario), Aneke (dessin), Red Sonja, tome 1 – Le Trône du Faucon, traduit de l’anglais par Stéphanie Chaptal, Graph Zeppelin, novembre 2017, 160 pages, 16,00 euros
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