La série « Dark » : dans les ténèbres !

Dark NetflixBizarrement vendu comme une sorte de Stranger Things germain par la maison mère Netflix, Dark n’a pourtant pas grand chose à voir avec l’objet télévisuel sus-cité. Tout au plus peut-on déceler comme seul point commun le fait que des enfants et des adolescents soient – de près ou de loin – concernés. Ne vous attendez donc pas à une familiarité de quelque sorte que ce soit entre ces deux séries si ce n’est le genre auquel appartiennent ces deux objets télévisuels.

 

 

Mystères à répétition

L’action de Dark prend place un peu plus d’un an dans le futur – 2019 donc, pour ceux qui ne suivent pas – dans la petite ville de Winden dominée par l’imposante et sinistre silhouette d’une centrale nucléaire, nœud gordien de toutes les intrigues, de toutes les inquiétudes.
Tout irait pour le mieux dans cette bourgade grise et déprimée si des enfants ne disparaissaient dans la dense forêt environnante. Plus étrange encore, certains d’entre eux réapparaissent… 33 ans après s’être évaporés. Car, bien entendu, ce n’est pas la première fois que cela se produit.

 

 

Collisions temporelles

Là est l’un des intérêts de cette série : manier – fort bien – l’art de la collision entre les époques, jouant la carte d’un imbroglio qui ajoute au mystère de la situation. Le spectateur est donc baladé de 2019 à 1986 et 1953, essayant de savoir qui est qui, à quelle époque, et de suivre le fil d’histoires multiples qui n’en forment en réalité qu’une. L’énigme est d’ailleurs bien vite résolue – du moins en partie – et permet aux auteurs de dérouler un récit bien plus ambitieux que ne le laisserait supposer un début de saison un peu trompeur quant au thème de la série.

 

Dark Netflix

 

Une série qui cache son jeu

À ceux qui attendaient un slasher à l’ambiance poisseuse, il convient de préciser qu’ils auront affaire à une histoire de science-fiction – certes classique pour peu qu’on ait des lettres en la matière – mais formidablement complexe et tortueuse, manipulant des concepts ardus confinant parfois à la hard-science. Sans vouloir trop en dire, on pourra indiquer aux amateurs que, s’ils ont aimé certains livres de Poul Anderson, Wilson Tucker ou René Barjavel, ils ne seront ni déçus ni dépaysés, bien au contraire.

 

Dark Netflix

 

Un défaut et de belles qualités

Si Dark souffre d’un problème – et d’un seul, finalement – c’est de parfois prêter à confusion quant aux personnages et situations, la faute à des transitions un peu rapides et l’envie de donner à voir une histoire complexe et touffue. Mais c’est là une bien maigre faute au regard de l’ambition en terme d’écriture, de réalisation, de mise en image (superbe !) et de fond qui veut, en creux, montrer certains risques inhérents à l’exploitation de l’énergie nucléaire.

Il conviendra donc de se régaler d’une série sacrément bien fichue, ambitieuse sans être prétentieuse, qui saura combler de bonheur l’amateur de bonne SF classique.

 

Éric Delzard

 

Dark est une série allemande diffusée sur Netflix.

 

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