Identités troubles, polar d’anticipation
30 ans nous séparent des événements qui adviendront dans Identités troubles. Ce thriller graphique est mené de main de maître par un duo qui a pris l’habitude de chevaucher les bulles ensembles. La première expérience de Benoît Rivière à part dévorer les BD a été de les critiquer et les chroniquer. De cette expérience il en a extrait le goût de l’histoire et l’a mené à les écrire avec l’influence des romans et de la science-fiction.
Ce n’est pas une suite de la série Milo créée en collaboration également avec Philippe Scoffoni, mais l’influence est évidente.
D’après le scan de l’œil droit le corps est celui de Flora Nesbitt… le scan de l’œil gauche il s’agit d’Amélie Cinil…
Double jeu ou double vie ?
Dans un Los Angeles assez futuriste de 2050, nous accompagnons le criminageant Milo Deckman dans une enquête semée d’embûches où il n’aurait peut-être jamais dû mettre les pieds.
C’est au hasard d’un crime qui se déroule sous ses yeux et qu’il ne peut empêcher qui va l’embarquer dans cette enquête. Une jeune femme est abattue dans la rue et Milo s’interpose pour éviter que le corps soit emporté.
Il prend en charge l’enquête. La première stupéfaction viendra du nom de la victime, en effet c’est à la morgue que sa double identité et double vie surprend tout le monde. Milo sera chargé d’annoncer la nouvelle aux deux maris. Le premier est chercheur en chimie, le second est un chirurgien-dentiste renommé. Ces derniers doivent venir identifier le corps afin de connaître la vraie identité. C’est le choc pour les deux car c’est leur femme à tous les deux !
Premier rebondissement : le corps disparait de la morgue en laissant le vigile mort derrière eux.
Je ne sais pas dans quoi vous avez mis les pieds, Milo, mais vous êtes tombé sur une drôle d’affaire on dirait…
Le criminageant Milo Deckman veut à tout prix découvrir la vérité. Même si son supérieur lui demande d’abandonner les poursuites. Mais en plus deux hommes des stups le somment de ne plus interférer plus loin pour ne pas nuire à leur propre enquête qui concerne M. Nesbitt le chimiste qui travaille sur une drogue synthétique.
Il fait donc face à une enquête épineuse faite de traquenards, de pressions multiples, de faux semblants. Jusqu’à y risquer sa vie.
Un bon polar d’anticipation
Benoît Rivière nous sert un scénario assez classique d’enquête policière. Mais ses rebondissements et ses meurtres vous tiendront en haleine. Il est bien équilibré et nous immerge dans un avenir lointain qui nous parait finalement assez proche de nous. Notamment le langage et les injures des protagonistes qui n’ont pas évolués en trente ans. Seuls les véhicules ont un dessin et une technologie avancés.
Vous trouverez à la fin du roman quelques croquis intéressants de recherches des véhicules et personnages.
Xavier de la Verrie
Benoît Rivière (scénario), Philippe Scoffoni (dessin), Identités troubles, Les Humanoïdes Associés, janvier 2020, 144 pages, 24,95 eur