Winterwood, La forêt des âmes perdues

Shea Ernshaw poursuit le déploiement de son univers si particulier, inauguré par The Wicked Deep, La Malédiction des Swan sisters et que vient prolonger Winterwood, la forêt des âmes perdues. Plus sombre que le premier, il ne s’agit pas d’une suite directe mais bien d’une toute nouvelle intrigue, même si certains éléments, qui commencent désormais à définir le style de l’autrice, se retrouvent dans les deux livres. 

une sorcière sans pouvoir

Nora Walker est une sorcière, mais une sorcière sans pouvoir. Comme toutes les femmes de sa famille, sa vie et son âme sont liées aux bois de Wicker wood, une forêt dense dont personne n’ose s’approcher. On dit que ces bois sont maléfiques, que les arbres sont vivants et hostiles à l’homme. Pour Nora, c’est l’endroit dans lequel elle se sent le plus proche de sa véritable nature. Elle attend avec impatience les nuits de pleine lune pour parcourir les Wicker Wood à la recherche d’objets perdus. D’habitude elle trouve des montres de gousset, des bibelots anciens : des trésors à ses yeux.

Mais un soir elle trouve Oliver, un jeune homme mourant, qu’elle décide de ramener chez elle et de secourir. Une fois le choc passé, Nora se pose des questions. Est-ce qu’elle viendrait de retrouver le jeune homme qui était porté disparu depuis des semaines ? Comment a-t-il pu survivre tout ce temps dans la forêt ? Pourquoi, alors que tout le monde la fuyait comme la peste, elle est maintenant traquée et menacée par les jeunes du camp qui est à côté de chez elle. Qui est Oliver ?

un conte aux allures de roman policier 

Après le récit d’une chasse aux sorcières en plein été, Shea Ernshaw renverse la narration et nous fait entrer dans la peau d’une jeune sorcière vivant dans un endroit coupé du monde par la neige et un froid éternel. D’un style proche du roman policier, Winterwood est addictif. On veut percer le mystère Oliver, comprendre ce qu’il s’est passé la nuit de sa disparition.  

Certaines pages du roman sont des extraits du grimoire des Walker. Associées à la légende des Swan sisters du premier volet, ces pages constituent une mythologie de sorcières modernes, apportant du crédit et permettant une immersion dans le monde sombre et magique de l’autrice. 

Agathe Di Stefano

Shea Ernshaw, Winterwood, La Forêt des âmes perdues, Rageot, octobre 2020, 396 pages, 17,50 eur

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