La porteuse de mort, la science-fiction bouge encore

Une nouvelle auteure

On avait encore jamais lu ici Stark Holborn, romancière et aussi créatrice de jeu vidéo : tant mieux, il est toujours de découvrir de nouvelles œuvres et le genre de la science-fiction a besoin de se renouveler. La porteuse de mort est son premier roman traduit en français, on va vite voir qu’il décoiffe sec.

Course contre la montre

Quelque part dans un système solaire très lointain, sur la planète Factis, Dix Low, médecin de son état, s’acharne à survivre :

Je me recroqueville tout près du feu qui bafouille. Les ténèbres immenses dissimulent un foisonnement de vies, mais ici, le vent se contente de me cracher de la poussière dans les yeux. Je ferme les paupières pour les protéger des grains de sable, de l’éclat faiblard des flammes du vide qui me cerne, consciente que je devrais dormir mais inquiète de ce que je pourrais rêver. 

Un vaisseau s’écrase non loin d’elle, Dix va voir s’il y a des survivants. Elle découvre un homme blessé qui protège une adolescente. Mais elle est plus qu’une adolescente, elle est la générale Gabriella Ortiz, issue d’un programme génétique militaire. Et elle est poursuive, le crash était le résultat d’une attaque. L’homme confie à Dix la jeune générale. Dix va la soigner mais à son réveil, la générale lui voue une hostilité immédiate. Pour autant, les deux femmes vont devoir s’entendre car Factis est une planète dure, hostile et les poursuivants de la générale ne vont pas lâcher l’affaire comme ça. Mais Dix cache un très lourd passé…

Un roman nerveux

Space opera survitaminé, space western qui décoiffe, roman où les femmes sont des battantes qui ne se laissent pas faire (mais ont un lourd passé) : La porteuse de mort est un peu de tout ça, avec un grain de folie qui n’appartient qu’à lui et un sens du rythme qui fait honneur à Stark Holborn : impossible de s’endormir en le lisant. C’est aussi tout un univers où la déglingue et la débrouille sont reines. L’ensemble est donc très sympathique et donne envie de lire (vite) d’autres romans d’Holborn.

La couverture de Manchu est superbe. Comme toujours.

Sylvain Bonnet

Stark Holborn, La Porteuse de mort, traduit de l’anglais par Laurent Philibert-Caillat, Albin Michel « imaginaire », illustration de couverture de Manchu, novembre 2023, 320 pages, 20,90 euros

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