Épaulard, la survivante, un polar dur de Thierry Brun

Un auteur à suivre

On a connu Thierry Brun avec Ce qui reste de candeur (Jigal, 2020) et surtout Pour seul pardon (Jigal, 2021), polar assez noir et survitaminé à la construction rythmée. Il revient ici avec Épaulard, un roman ayant comme héroïne une agente privée de protection et on peut dire que… C’est électrique.

La garde du corps

Légère brise. Un moment de douceur. Il dure le temps d’une respiration ou d’une soirée comme elle les aime, au printemps, quand le soleil rougit l’horizon, que ses feux étirent les ombres.

Voici donc Épaulard, alias Béatrice. Elle est ici à Nice pour protéger un client. Elle est discrète, efficace, professionnelle. Épaulard n’a que peu de vie privée (elle a raté une histoire avec une femme, Anista), voit peu sa famille avec qui elle a des relations plutôt espacées. Épaulard est engagée pour protéger une mère de famille et ses deux filles, un boulot comme un autre. Et ça dérape :

Il n’y a eu aucune détonation. Balles anti-blindage à pénétrabilité accrue, un kilomètre-seconde en sortie de canon. Les deux premiers impacts la clouent sèchement contre le siège.

Elle survit à ses blessures, traumatisée. Et elle se sent coupable de la mort de cette famille. Elle fuit dans le sud de la France et s’installe dans un petit village, seule. Il n’y a que le curé, Pôl, avec qui elle parle. Béatrice essaie de survivre. Sent-elle une menace rôder près d’elle ?

Un roman âpre

Épaulard marque par son personnage principal, marqué par la vie (on en dira pas plus, cher lecteur) et frappé par la foudre : l’assassinat de ces clients la fait basculer et frôler une forme de folie. Épaulard est un fusil d’assaut et ses tirs en rafale frappent le lecteur de stupeur (et il en redemande). On ne peut que vous recommander la lecture de ce nouveau roman de Thierry Brun.

Sylvain Bonnet

Thierry Brun, Épaulard, Jigal, mai 2022, 280 pages, 18,50 euros

Laisser un commentaire