UK serial killers, le livre noir des tueurs en série britanniques

Emily Tibbatts s’est fait connaitre des « amateurs et curieux » des tueurs en série par son site tueursenserie.org, une somme et, aujourd’hui, une référence. Depuis des années elle accumule des données conséquentes sur les tueurs en série britanniques, car c’est dans son pays d’origine qu’est née d’abord sa curiosité, puis sa passion. UK serial killers est le fruit de toutes ces recherches passionnées.

Ah, les Britanniques !

Tous ceux qui voudraient nourrir leur anglophobie auraient de quoi satisfaire leur haine avec cette galerie de monstres, qu’Emily Tibbatts présente elle-même avec force illustrations. Voici donc la liste des élus :

  • l’empoisonneuse Mary Ann Cotton (1832-1873), « La veuve noire », tuait pour hériter de ses nombreux maris et se débarrasser des enfants encombrants (notamment les siens)
  • Peter Manuel (1927-1958), « La bête de Birkenshaw », petit cambrioleur devenu assassin de familles entières pour jouir de leurs biens comme des siens
  • Peter Sutcliffe (1946), « L’éventreur du Yorkshire », envoyé par Dieu pour agresser (20) et tuer (13) femmes, principalement des prostituées
  • Dennis Nilsen (1945-2018), « L’étrangleur à la cravate », monsieur tout-le-monde qui assassinat 15 jeunes hommes pour les garder près de lui
  • John Duffy (1958) et David Mulcahy (1959), « Les tueurs du rail », assassinaient et tuaient en binôme. Duffy est le premier criminel anglais à être arrêté grâce au profiling
  • Fred (1941-1995) et Rose West (1953), « La Maison de l’horreur », l’union d’un obsédé sexuel violent et d’une pédophile, la version anglaise de Michel Fourniret et Monique Olivier
  • Robert Black (1947-2016), « Robbie le puant », pédophile itinérant, embarquant des fillettes à bord de sa camionnette et abandonnant leurs cadavres des centaines de kilomètres plus loin
  • Harold Shipman (1946-2004), docteur en médecine très apprécié par ses clients, mais spécialiste du crime de personnes âgées (au moins 166)
le bon docteur Harold Shipman, auteur de 166 assassinats de personnes âgées

Un recueil intelligent

L’intérêt de UK serial killers est surtout dans l’intelligence du choix des cas étudiés. Si certains font des recueils avec les « pires », cherchant le sensationnel et l’hémoglobine dans un classement morbide, Emily Tibbatts construit une histoire générale en invoquant des tueurs pour ce qu’ils représentent : chacun une manière particulière d’être un monstre. Autant de types que ces portraits viennent illustrer.

Chacun des chapitres se termine par une tentative de comprendre les raisons du passage à l’acte en essayant de atteindre à un certain universalisme du cas (intitulé « pourquoi ?) et la liste des victimes et des forfaits. On regrettera parfois un peu trop de « peut-être », mais c’est aussi pour Emily Tibbatts une manière d’être prudente dans l’étude de ces sombres personnages.

Uk Serial killers montre que la relève est prête, que les passionnés vont continuer de faire vivre le genre, en y apportant leur touche propre et surtout en élargissant le champ de recherches, au delà des « classiques du genre ». Et il n’y a pas loin à ce qu’Emily Tibbatts soit reconnue comme chef de file de cette nouvelle génération.

Loïc Di Stefano

Emily Tibbatts, UK serial killers, le livre noir des tueurs en série britanniques, Ring, juin 2019, 377 pages, 18 eur

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