Va manger tes morts de Pascal Martin, On the road again

Le journalisme mène souvent au polar

Pascal Martin a travaillé comme journaliste à France 2, en particulier pour l’émission Envoyé Spécial et a aussi écrit des livres d’investigations : citons Dans le secret des sectes paru chez Flammarion en 1992. Il a aussi écrit des polars, publiés chez Jigal : La Reine noire en 2018 et L’Affaire Perceval en 2019. Il est malheureusement décédé en 2020 et Va manger tes morts constitue son ultime roman.

La gitane en détresse 

Rio est un quadragénaire bien tranquille, un enquêteur pour les assurances. Seulement, il déteste qu’on frappe une femme :

-Excusez-moi, monsieur, je me mêle de ce qui ne me regarde pas mais on ne frappe pas une femme comme ça.

Le type regarda Rio. Il avait des yeux gris, froids

-Qu’est-ce que tu dis ?

-Ces gifles… Vous lui faites mal. »

Bon, Rio se retrouve jeté au sol, le type lui enjoint de s’occuper de son cul. Mais les choses ne s’arrêtent pas là. La fille sort un revolver et descend le type puis prend Rio en otage pour sortir du restaurant. Rio obtempère, à cause du flingue et ils vont chez lui. Elle s’appelle Romane, parle en argot gitan et s’installe chez lui. Romane a rarement vu un homme prendre sa défense, ça l’émeut un peu. Elle couche avec lui. Rio ne le sait pas, il est en train de tomber amoureux. Mais Romane a une grosse ardoise avec une bande de truands et elle est aussi recherchée par la police. Nos deux amoureux vont devoir bientôt quitter Paris…

Un roman décoiffant

Va manger tes morts est une véritable bouffée d’air frais. C’est parfois dur, violent et on y défouraille sec certes. C’est aussi un road-movie à la française où les personnages sont deux grands enfants qui cherchent au fond à se faire une place au soleil, un peu comme dans le film True Romance de Tony Scott. Pourquoi pas ? Au fond, on y croit et ça fait du bien.

Va manger tes morts (quel titre) de Pascal Martin est un excellent polar survitaminé.

Sylvain Bonnet

Pascal Martin, Va manger tes morts, Jigal, septembre 2021, 232 pages, 18 euros

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