Gothic Rock, la joie d’être mélancolique

De la difficulté de nommer un courant musical

Voici donc un livre consacré au « Gothic Rock » ! Auparavant on aurait parlé de « Cold wave » ou même d’un courant particulier de la « New wave » : c’est aujourd’hui le terme gothique qui l’a emporté pour qualifier des groupes aussi différents que The Cure, Joy Division, Bauhaus ou Siouxsie & the Banshees. Victor Provis, chroniqueur radio et auteur du livre Shoegaze (le mot et le reste, 2018), est l’auteur de cet ouvrage sur un courant un peu particulier.

Après le punk

Le point commun des groupes ayant lancé le mouvement est d’avoir profité de l’explosion de la scène punk. D’ailleurs le Gothic Rock joue à fond sur le mal-être d’une génération qui n’est pas synchrone avec son époque, celle de Thatcher et de Reagan, c’est-à-dire le triomphe du néolibéralisme (on n’en sort pas d’ailleurs). Pour être franc, deux groupes jouent un rôle fondamental : Joy Division en premier, avec Unknown Pleasures et Closer qui posent des jalons ; puis Siouxsie & the Banshees impose une manière d’être, un look, un style. Cure et Robert Smith s’inspireront de ces deux groupes et permettront à une partie de la jeunesse européenne des 80’s de se créer une identité et de gérer sa mélancolie.

Des aventures musicales

Des groupes aussi différents que Killing Joke (Ah ce Love like Blood !), Dead Can Dance (Anywhere out of the world, formidable), Sisters of Mercy ou Bauhaus font ensuite irruption. Notons l’influence sur tous ces artistes de la trilogie berlinoise de David Bowie (qui influence aussi le courant opposé des néoromantiques comme Duran Duran : ce diable d’homme est partout !). Le courant survit aux années 80 et infuse profondément ensuite la musique des décennies suivantes.

L’ouvrage insiste aussi sur bien des groupes oubliés que les passionnés pourront redécouvrir : Gothic Rock de Victor Provis fera le bonheur du fan.

Sylvain Bonnet

Victor Provis, Gothic Rock – une anthologie en 100 albums (1980-2000), Le mot et le reste, septembre 2021, 396 pages, 25 euros

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