Glam rock, derrière le strass se cache de la bonne musique

Disquaire, animateur radio, Christophe Brault a déjà publié aux éditions Le mot et le reste Power Pop en 2019 et Rock’n’roll en 2020. Ici, il a choisi de s’intéresser au genre où s’illustra David Bowie.

Sous les paillettes, les bons riffs

On retient du glam rock fondé par T. Rex de Marc Bolan (Get it on, Hot Love, Children of the revolution) et David Bowie (Ziggy Stardust, Starman) le goût pour le maquillage et les tenues vestimentaires extravagantes : c’est complètement vrai quand on voit les photos d’époque. Bowie et d’autres ont aussi beaucoup joué sur l’ambiguïté sexuelle, permettant certainement à de nombreux adolescents britanniques (car le Glam est surtout britannique) d’assumer une identité différente de la norme en vigueur. C’est aussi une musique très riche, divisée par Christophe Brault en trois familles : l’art rock, le glitter rock et l’adolescente. Bowie et Roxy Music de Bryan Ferry (ah Virginia Plain et Love is the drug !) sont pleinement les représentants du premier, le groupe Slade du second. On doit cependant dire que le glam rock c’est aussi le retour des guitares (un truc qui manque aujourd’hui) et de riffs très rock’n’roll : T-Rex et Slade en proposent à foison.

La descendance du glam

Le mouvement dure de 1971 à 1975, T. Rex et Slade connaissant alors auprès des jeunes anglais et écossais un succès comparable à celui des Beatles ou des Stones. Puis c’est le déclin, face à la montée du disco, très influencé par le glam comme… le punk. Un Johnny Rotten a par exemple adoré les chansons de Bolan. Christophe Brault choisit de voir dans le mouvement des nouveaux romantiques un retour du glam, c’est un choix contestable. Par contre, il est évident que des groupes comme Suede et Pulp ont subi de plein fouet son influence. Aujourd’hui de nombreux groupes sonnent glam, comme The Lemon Twigs et c’est tant mieux. Excellent ouvrage avec une sélection de disques alléchante.

Sylvain Bonnet

Christophe Brault, Glam Rock, Le mot et le reste, janvier 2024, 280 pages, 22 euros

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