War is boring, ou les péripéties d’un correspondant de guerre


Le goût d’un métier curieusement dévoilé !

Deux auteurs américains s’allient, pour le premier en racontant ses péripéties de correspondant de guerre autour de la planète et le second dessinateur de presse met en scène cette curieuse histoire authentique à peine romancée !

« La guerre est-elle une aberration ou la plus élémentaire des fonctions humaines quand tous nos repères se brouillent ? »

War is boring est l’histoire d’un correspondant de guerre nostalgique de la paix. David Axe est correspondant de guerre, il parcourt des zones de conflits depuis des années pour le Washington Times et Esquire et met en scène sa vie, son humour et ses travers.

Ou comment s’ennuyer dans la vie loin de la guerre ?

« Sharon j’ai besoin d’une guerre »

Nous parcourons les théâtres d’opération de David et passons du Tchad à l’Irak et ensuite une incursion au Timor Oriental ou encore un saut au Liban. Ce pourrait être des destinations touristiques de premier plan excepté une chose, la guerre qui perdure depuis des années et qui permet d’être le gagne-pain mais surtout la raison de vie de David Axe.

La soif du danger le transporte dans de vrais terrains minés avec comme passeport son appareil photo, sa caméra et son crayon, sésames à un accès privilégié aux théâtres de conflits.

Les épisodes s’enchainent et de retour au bercail où sa petite amie l’attend tel un chien en laisse et des retrouvailles enjouées qui tournent court, la lassitude de la routine reprend vite le dessus et il court dans les rédactions pour redemander une dose de sa dope favorite, la guerre.

Comment le couple peut-il y survivre ?

Autodérision bienvenue

David Axe et Matt Bors nous entraînent avec humour et surtout autodérision dans la soif de dangers, d’adrénaline que revendique le reporter.

Pas besoin de couleurs dans cet ouvrage noir et blanc, la retranscription paraît fidèle de son quotidien où alternent les séquences de recherches de lieux à parcourir pour se rapprocher au plus près de l’action jusqu’aux temps morts passés dans les bars d’hôtels ou en conversation de liberté avec ses guides.

On se rapproche du style de dessin de Joe Sacco sans évidemment l’égaler, il n’a pas autant d’intensité, il est plus enfantin, plus simple mais tout à fait honorable.

Xavier de la Verrie

David Axe (auteur) et Matt Bors (dessin), War is boring, traduit de l’Anglais par Claire Martinet, Steinkis, janvier 2019, 144 pages, 17 eur

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