Courtrai 11 juillet 1302 : le début des revers pour la chevalerie
Médiéviste, Xavier Hélary est l’auteur d’un ouvrage remarquable sur la croisade de 1270 : La dernière croisade, Saint Louis à Tunis (Perrin, 2016). Son ouvrage sur la bataille de Courtrai était paruen 2012 chez Tallandier, éditeur qui a eu la bonne idée de le rééditer.
Une défaite édifiante
Nous voici donc le 11 juillet 1302 en Flandre, à l’époque un comté relevant du royaume de France. Philippe le Bel veut châtier les rebelles et son armée est commandée par Robert d’Artois, un de ses cousins, qui s’est bâti une solide réputation militaire. Face à des chevaliers expérimentés ce sont des gens à pied, des artisans et des paysans. Et ce sont eux qui gagnent. Pourquoi ? Parce que la chevalerie française commence là une longue série d’erreurs qui jalonneront le XIVe siècle. Robert d’Artois estime que des charges de cavalerie lourde suffiront à la victoire, les flamands n’ont pas encore la solidité des archers anglais mais vont viser les chevaux. Une fois ceux-ci abattus, les chevaliers sont vulnérables et donc… massacrés, à l’instar de Robert d’Artois. Et puis les flamands ont creusé des fossés où viennent s’échouer les chevaux…
Une victoire et une défaite
Courtrai a laissé un souvenir cuisant aux français et marque la naissance d’une conscience plus ou moins nationale chez les flamands qui gardent les éperons d’or des chevaliers battus. Mais la bataille n’a que peu d’effets politiques. Philippe le Bel rattrape cet échec militaire sur le terrain politique et ses agents réinvestissent les villes flamandes. En 1328, Philippe VI de Valois bat nettement les flamands révoltés à la bataille de Cassel. Le Roi de France réussit à se maintenir en Flandre jusqu’à la paix de 1529. Reste que cette bataille est le premier signe du déclin de la chevalerie française. Excellente synthèse de Xavier Hélary.
Sylvain Bonnet
Xavier Hélary, Courtrai 13 juillet 1302, Tallandier, juillet 2024, 216 pages, 10 euros