Metropolis, les villes à travers les âges

Metropolis de Ben Wilson, historien anglais, se veut une histoire des métropoles, en en prenant une comme archétype pour chaque époque : Uruk pour la Mésopotamie, Bagdad au Moyen âge, Londres pour l’âge industriel, Los Angeles pour la période contemporaine. Autant dire que l’ouvrage embrasse large !

La ville, signe du développement humain

De fait, sans vouloir négliger l’importance des campagnes depuis le développement de l’agriculture au néolithique, Ben Wilson fait ici de la ville la source des principales révolutions de l’histoire humaine, que cela soit sur le plan religieux, social, politique, économique. Lieu de brassage des populations par excellence, la ville a effectivement permis à l’humanité de se s’inventer en quelque sorte et de se renouveler. Athènes a ainsi permis à la première forme de démocratie de naître tandis qu’à Londres les cafés et la finance prennent simultanément leur essor. Et puis on mange toute sortes d’aliments dans les grandes villes, ce qui a permis à des minorités de se faire une place (comme les juifs à Londres).

Le fait urbain face au réchauffement climatique

Les derniers chapitres se révèlent assez passionnants tant on découvre combien le phénomène urbain s’est adapté sur les cent dernières années. La croissance de Los Angeles a ainsi permis un étalement du fait urbain de nature polycentrique (il n’y a pas réellement de centre-ville contrairement à New York, Londres ou Paris), imité ensuite en Asie. Et les espèces animales se sont adaptés à cette situation, preuve que la ville peut être autre chose qu’un outrage à l’environnement et à la nature. Metropolis n’est pas un livre dû à la plume d’un collapsologue, plutôt un panorama de la capacité de l’humanité à s’adapter et à transformer son environnement : à lire.

Sylvain Bonnet

Ben Wilson, Métropolis, traduit de l’anglais par Simon Duran, Passés composés, janvier 2024, 380 pages, 25 euros

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